vendredi 25 juillet 2014

Petit aperçu de la formation de la langue française



La langue française comme toutes les langues s'est construite au fil de l'histoire. De la rencontre des peuples, de guerres et d'alliance, d'échanges commerciaux en simple voisinage, nos ancêtres ont adapté leur langage afin de se faire comprendre de leurs semblables.

Avant d'arriver jusqu'à nous, les mots ont subi bien des modifications tant au niveau de leur forme que de leur sens

Il y a environ cinq mille ans, le peuple qui vivait dans nos régions faisait partie d'une vaste aire culturelle qui s'étendait jusqu'au cœur de la Bohème. Les peuples étaient apparentés par la langue, la culture et le mode de vie. Nous l'appelons aujourd'hui "le monde celtique". Ils parlaient le gaulois.

Lorsque les légions de Jules César conquièrent la Gaule en 52 av. J.-C., leur langage devient peu à peu la langue du territoire. Le français est donc tiré du latin et cette origine est double : les mots de formation populaire venus de la langue parlée, le latin populaire par déformation phonétique et les mots de formation savante, décalqués par la suite par la lecture des mots latins correspondants et transcrits avec une terminaison française par les érudits. De cette double origine, on obtient des doublets : un même terme latin donne deux mots de sens différents : hospitale donne hôtel (populaire) et hôpital (savant)

Dès l'an 200, les Francs qui viennent de Germanie ravagent la Gaule romaine. Ils adoptent néanmoins le langage des vaincus en y adjoignant quelques dizaines de mots tels pott - pot ; suppa - soupe

Dans le Sud, les Sarrasins nous ont laissé quelques 300 mots arabes en même temps que l'algèbre et les échecs. Certains mots ont suivi leur chemin pour arriver jusqu'à nous sous des formes qui ne laissent pas imaginer qu'ils proviennent aussi de l'arabe. Les mots d'origine arabe représentent près de 5,1% de notre langue

Les échanges commerciaux ont amené de nouveaux mots de chez les Astèques : tomatl - tomate ; ayacotl - haricot ; cacautl - cacahuète ; de chez les Néerlandais : boek - bouquin ; ringhband - ruban ; de Bulgarie : jaourt , des Inuits : anorak et de l'hindi : pyjama.

L'allemand a donné environ 500 mots dont accordéon, bière, bivouac, blocus, bretelle, chenapan, choucroute, cible,dollar, ersatz, espiègle, képi, obus, sabre, trinquer, valse, vasistas

L'italien a apporté un millier de mots : balcon, banque, bouffon, boussole, brigade, canon, concerto, confetti, cortège, courtisan, crédit, dilettante, escadron, faillite, fresque, graffiti, incognito, opéra, page, pittoresque, scénario, soldat, solfège, ténor

L'espagnol a donné quelques 300 mots dont : abricot, adjuvant, banane, bizarre, camarade, casque, cédille, chocolat, cigare, guérilla, hâbleur, maïs, matamore, mirador, moustique, romance, sieste

L'anglais a donné et donne encore actuellement des dizaines de nouveaux vocables : knife - canif ; bat - bateau ; barma, bifteck, box, budget, car, casting, comité, football, forecast, grog, hardware, hold-up, look, marketing, match, punch, rail, raout, record, rosbif, sandwich, sketch, software, stock, string, toast, tunnel, zoom ...ce qui ne manque pas de poser certains problèmes appelés anglicismes.

Le russe a apporté boyard, cosaque, isba, mammouth, moujik, samovar, steppe...

Les sciences avides de termes adéquats ont forgé des mots sur base de racines grecques et latines.

Mais les mots ne viennent pas uniquement de l'étranger. Il y avait sur nos territoires des dizaines de langues et de patois et quelquefois, des mots de ces régions entraient dans le langage : boulend (boulanger) du picard ; merki (marché) du normand ; bizou, bijour, baragouin, biniou, domendu breton et une multitude de mots venant du provençal dont le mot "amour", cabas, cigale

Plus près de nous, l'argot ou plutôt les argots nous apportent de nouveaux mots : boniment, coquille, pion

On estime à près de 45.000 les mots généraux de la langue française. Un dictionnaire encyclopédique reprenant les termes particuliers d'histoire, de géographie, de sciences... pourra aller jusqu'à 90.000 mots voire plus.

Tableau indicatif de répartition des divers éléments composant la langue française :

Chiffres approximatifs pouvant être revus à la hausse ou à la baisse

Langues mères :
Latin vulgaire (apport direct et fondamental)
environ 12000
Latin vulgaire (dérivés et composés du 1er fonds)
environ 19000
Latin savant
environ 5000
Grec
environ 1000
Anciennes langues
environ 440
Germanique
environ 200
Gaulois, celtique
environ 50
environ 50
Langues environnantes
environ 1000
environ 2500
environ 500
environ 300
environ 100
environ 150
environ 30
Langues slaves - russe
environ 200
Langues éloignées
environ 10
environ 300
Persan
environ 40
environ 40
environ 20
Langues d’Extrême-Orient
environ 20
Langues d’Inde
environ 30
environ 20
environ 10
Apports divers
Argot
environ 250
Onomatopées, interjections, langue enfantine
environ 500
Noms propres devenus communs
environ 100
Créations littéraires
environ 500
Néologismes
environ 500


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