La langue française comme toutes les langues s'est construite au fil de l'histoire. De la rencontre des peuples, de guerres et d'alliance, d'échanges commerciaux en simple voisinage, nos ancêtres ont adapté leur langage afin de se faire comprendre de leurs semblables.
Avant d'arriver jusqu'à nous, les mots ont subi bien des modifications tant au niveau de leur forme que de leur sens
Il y a environ cinq mille ans, le peuple qui vivait dans nos régions faisait partie d'une vaste aire culturelle qui s'étendait jusqu'au cœur de la Bohème. Les peuples étaient apparentés par la langue, la culture et le mode de vie. Nous l'appelons aujourd'hui "le monde celtique". Ils parlaient le gaulois.
Lorsque les légions de Jules César conquièrent la Gaule en 52 av. J.-C., leur langage devient peu à peu la langue du territoire. Le français est donc tiré du latin et cette origine est double : les mots de formation populaire venus de la langue parlée, le latin populaire par déformation phonétique et les mots de formation savante, décalqués par la suite par la lecture des mots latins correspondants et transcrits avec une terminaison française par les érudits. De cette double origine, on obtient des doublets : un même terme latin donne deux mots de sens différents : hospitale donne hôtel (populaire) et hôpital (savant)
Dès l'an 200, les Francs qui viennent de Germanie ravagent la Gaule romaine. Ils adoptent néanmoins le langage des vaincus en y adjoignant quelques dizaines de mots tels pott - pot ; suppa - soupe
Dans le Sud, les Sarrasins nous ont laissé quelques
300 mots arabes en même temps que l'algèbre et les échecs. Certains mots ont suivi leur chemin pour arriver jusqu'à nous sous des formes qui ne laissent pas imaginer qu'ils proviennent aussi de l'arabe.
Les mots d'origine arabe représentent près de 5,1% de notre langue
Les échanges commerciaux ont amené de nouveaux mots de chez les
Astèques : tomatl - tomate ; ayacotl - haricot ; cacautl - cacahuète ; de chez les
Néerlandais : boek - bouquin ; ringhband - ruban ; de Bulgarie : jaourt , des Inuits : anorak et de l'hindi : pyjama.
L'allemand a donné environ 500 mots dont accordéon, bière, bivouac, blocus, bretelle, chenapan, choucroute, cible,dollar, ersatz, espiègle, képi, obus, sabre, trinquer, valse, vasistas
L'italien a apporté un millier de mots : balcon, banque, bouffon, boussole, brigade, canon, concerto, confetti, cortège, courtisan, crédit, dilettante, escadron, faillite, fresque, graffiti, incognito, opéra, page, pittoresque, scénario, soldat, solfège, ténor
L'espagnol a donné quelques 300 mots dont : abricot, adjuvant, banane, bizarre, camarade, casque, cédille, chocolat, cigare, guérilla, hâbleur, maïs, matamore, mirador, moustique, romance, sieste
L'anglais a donné et donne encore actuellement des dizaines de nouveaux vocables : knife - canif ; bat - bateau ; barma, bifteck, box, budget, car, casting, comité, football, forecast, grog, hardware, hold-up, look, marketing, match, punch, rail, raout, record, rosbif, sandwich, sketch, software, stock, string, toast, tunnel, zoom ...ce qui ne manque pas de poser certains problèmes appelés anglicismes.
Le russe a apporté boyard, cosaque, isba, mammouth, moujik, samovar, steppe...
Les sciences avides de termes adéquats ont forgé des mots sur base de
racines grecques et
latines.
Mais les mots ne viennent pas uniquement de l'étranger. Il y avait sur nos territoires des dizaines de langues et de patois et quelquefois,
des mots de ces régions entraient dans le langage : boulend (boulanger) du picard ; merki (marché) du normand ; bizou, bijour, baragouin, biniou, domendu breton et une multitude de mots venant du provençal dont le mot "amour", cabas, cigale
Plus près de nous, l'argot ou plutôt les argots nous apportent de nouveaux mots : boniment, coquille, pion
On estime à près de 45.000 les mots généraux de la langue française. Un dictionnaire encyclopédique reprenant les termes particuliers d'histoire, de géographie, de sciences... pourra aller jusqu'à 90.000 mots voire plus.
Tableau indicatif de répartition des divers éléments composant la langue française :
Chiffres approximatifs pouvant être revus à la hausse ou à la baisse
Langues mères :
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Latin vulgaire (apport direct
et fondamental)
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environ 12000
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Latin vulgaire (dérivés et
composés du 1er fonds)
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environ 19000
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Latin savant
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environ 5000
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Grec
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environ 1000
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Anciennes langues
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environ 440
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Germanique
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environ 200
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Gaulois, celtique
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environ 50
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|
environ 50
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Langues environnantes
|
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environ 1000
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environ 2500
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environ 500
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environ 300
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environ 100
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environ 150
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environ 30
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environ 200
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Langues éloignées
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environ 10
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environ 300
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Persan
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environ 40
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environ 40
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environ 20
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Langues d’Extrême-Orient
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environ 20
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Langues d’Inde
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environ 30
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environ 20
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environ 10
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Apports divers
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Argot
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environ 250
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Onomatopées, interjections, langue enfantine
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environ 500
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Noms propres devenus communs
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environ 100
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Créations littéraires
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environ 500
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Néologismes
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environ 500
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