On a tous ou presque de mauvais souvenirs de nos années d'école et de la terrible dictée. Fallait-il un R ou deux à chariot alors qu'il en faut deux à charrier ? Pourquoi mettre un trait d'union entre sous et marin alors qu'une soucoupe s'écrit d'un seul mot ?
Les règles ne sont pas toujours justifiée aussi le conseil supérieur de la langue française a-t-il décidé de modifier plus de 2400 mots qui se retrouvent dès lors avec deux orthographes. Nous allons assister à un combat des mots où la nouvelle orthographe tentera de se faire une place au soleil avec ses arguments de choc dans les manuels scolaires. Les dinosaures sont donc épargnés.
- l’accent circonflexe, souvent vestige d’un «s» disparu avec l’évolution de notre langue ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf quand il marque une terminaison verbale («qu'il fût»), sur les noms propres, ou quand il apporte une distinction de sens. «Mûr» conservera par exemple son accent pour ne pas le confondre avec «mur». Le verbe «s’entraîner» écrit avec un simple «i» sans accent ne sera en revanche plus considéré comme une faute.
- certains accents («cèleri», «crèmerie», «règlementaire», «sècheresse»), ou encore le participe passé, qui pourra devenir invariable dans le cas où le verbe «laisser» est suivi d’un infinitif (elle s’est laissé mourir, ils se sont laissé faire).
- la disparition des traits d’union qui donnera «Chauvesouris», «millepatte», «portemonnaie», ou «weekend» mots qui pourront s’écrire en un seul mot.
- simplification de certains mots «ognon» perd son i et «nénufar» son ph.
- correction de certaines anomalies pour rendre cohérents des mots d’une même famille comme «souffler» et «boursoufler», ce dernier pouvant prendre deux «f».
A côté de cette réforme qui pourrait aider à mieux écrire, certains rêvent à d'autres chemin. Le linguiste liégeois François-Xavier Neve voudrait relancer l’alfonic, cet alphabet phonologique, inventé par André Martinet voici une cinquantaine d’années et dont l'ambition est de décomplexer les enfants ou les jeunes étrangers qui paniquent à l’idée de devoir écrire le français sans faute.
Dans l’alfonic, une lettre correspond à un son, et un son correspond toujours à la même lettre. L’alphabet latin comporte vingt-six lettres. Or la langue française compte trente-six sons, trente-six phonèmes distinctifs différents. Il a donc fallu trouver des correspondances, et l’alfonic n’utilise que les caractères des claviers classiques des ordinateurs ou des vieilles machines à écrire. L’alfonic, c’est donc une manière progressive de se libérer de la panique d’écrire sans faute.
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