mardi 5 janvier 2021

Le vocabulaire des métiers anciens

 

Allumeur de réverbères : Appelé également falotier, du grec byzantin phalos, «torche, lanterne», l'allumeur doit, comme son nom l'indique, son appellation au verbe «allumer», du latin luminare «éclairer», lui-même dérivé de lumen «lumière». L’allumeur de réverbères était un métier nécessaire jusqu’à la moitié du XIXème siècle, quand les lampes à l’huile ont été remplacées par celles à gaz, qui pouvaient alors être allumées automatiquement puis ont disparu totalement avec l’arrivée de l’électricité. Comme son nom l’indique, sa mission consistait à allumer chaque jour les réverbères et ainsi éclairer les rues.  

L’ange gardien : A présent, on a des taxis ou des VTC pour nous raccompagner quand on a bu un petit coup de trop. Mais à l’époque, nous avions l’ange gardien qui contre quelques pièces se chargeait de reconduire  les hommes ivres à leur domicile. Un chaperon des temps anciens, payé une misère, qui devait tout de même posséder beaucoup de patience et de savoir-vivre pour être embauché.

Attrapeur de rats : Vous allez me dire que les dératiseurs, ça existe toujours. Oui, mais l’attrapeur ou le chasseur de rat de l’époque était quelque peu différent. Utilisés en Europe pour contrôler les populations de rat, ils s’exposaient à de grands risques de morsures et d’infections. 

Barbier : Le métier de barbier consistait autrefois à couper la barbe d'un client — certains pratiquaient aussi la chirurgie (barbier-chirurgien), mais cette dernière leur fut interdite et réservée aux chirurgiens. Avec l'évolution de la science, en 1928, on inventa un rasoir qui fonctionnait à l'électricité et dont l'utilisation était très simple : c'était la fin du métier de barbier. Néanmoins, on retrouve un métier qui descend du barbier et qui est toujours actif de nos jours : coiffeur.

Blanchisseuse : La blanchisseuse ou « lavandière » avait pour charge de laver les vêtements à la main au battoir, en lavoir ou dans un cours d’eau. Heureusement, nos machines à laver ont pris la relève depuis bien longtemps et ont ainsi permis d’épargner nos jolies petites mains fragiles. 

Bourreau : Quand on parle de professions d’un autre temps, en voilà une qui colle parfaitement à l’expression. Exécuteur des arrêts de justice, le bourreau était chargé d'infliger des peines corporelles ou la peine de mort. Se transmettant souvent de père en fils, les bourreaux étaient craints et vivaient souvent en paria. Pourtant, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne faisaient pas cela de gaieté de coeur. Il exerçait sa profession en appliquant à la lettre des gestuelles prédéfinies. Non, ce n’étaient pas tous des Hannibal Lecter en puissance. 

Caillouteur : Les caillouteurs étaient chargé de tailler les silex pour en faire des « pierres à fusil », c’est-à-dire des pierres de silex placées dans le chient pour produire la détonation. La profession s’est définitivement éteinte à la fin de la première guerre mondiale.

Cantonnier : Le cantonnier devait s'occuper de l'état des routes du canton, à partir du XVIIIème siècle. Avant cela, les paysans s'occupaient des routes, au travers des corvées. Ecoulement des eaux, assainissement des fossés, nettoyage des flaques de boue, déblaiement de la neige : ce professionnel était aux petits soins de ses routes. On trouve notamment un cantonnier dans Les Misérables, le cantonnier Fauchelevent, qui devient, à la fin de sa vie, jardinier dans un couvent. Comme quoi, les reconversions étaient déjà possibles !

Chambellan : De l'ancien bas francique kamerling «personnage préposé au service de la Chambre», dont le radical est emprunté au latin camera (chambre), le mot s'employa tout d'abord sous les formes cambrelenc, chamberlent et chamberlans au XIIe siècle. Il désignait le «gentilhomme de la cour qui assurait le service de la chambre d'un prince». Le «grand chambellan» était en effet le «chargé du service de la chambre du roi ou de l'empereur, le plus élevé en dignité des chambellans». Le chambellan fut également employé sous d'autres noms. On le retrouva ainsi sous le mot de «camérier», du latin médiéval camerarius, «chambrier» pour désigner le «domestique attaché à une personne de haut rang» ; de «valet», du latin vassus «vassal» et «domestique», de l'ancien français domesche, «apprivoisé, cultivé». De nos jours, on emploiera davantage les termes «gouvernant» et «personnel».

Chiffonnier : Né au Moyen-Âge, le métier de chiffonnier est devenu très populaire au XIXème avec le développement de l’industrie du papier. Il  achetaient des tissus, des guenilles de laine, du papier, des cordes, pour créer à nouveau du papier ou du tissu. Métier difficile, celui qui  l’exerçait était considéré comme un personnage inquiétant du fait qu’il était solitaire et qu’il cheminait à pied à travers la campagne. Tombé en désuétude, le mot peut être aujourd'hui remplacé par: le «brocanteur», probablement du néerlandais brok «morceau, fragment»; le «ferrailleur», du latin classique ferrum «fer; épée, objet en fer; chaînes»; le «chineur», un terme dérivé du nom de la Chine, indique Le Trésor de la langue française.

Cocher : Dérivé du terme coche «chariot couvert», le nom cocher peut aujourd'hui se retrouver sous les formes «conducteur» ou «voiturier». À noter que le substantif masculin possède deux homonymes. Les verbes «cocher» dans le sens de «faire une coche, une entaille» et «couvrir la femelle».

Cordonnier : Le métier de cordonnier consistait autrefois à travailler le cuir, puis s'en servir pour concevoir des chaussures. Aujourd'hui, le métier de cordonnier s'est passablement transformé pour s'adapter à des besoins nouveaux, mais il n'a pas complètement disparu. De plus en plus, la chaussure est fabriquée par des ouvriers industriels dont la qualification n'est pas nécessaire. [...] L'ouvrier qualifié d'autrefois est devenu un surveillant de machine répétant à longueur de journée les mêmes opérations monotones. 

Coupeur de glace : Les coupeurs de glace alimentaient les réfrigérateurs en glace. C’était un métier dangereux qui se pratiquait souvent dans des conditions extrêmes.

Crieur : Le métier de crieur existe depuis l’Antiquité pour disparaître dans les années 60. Profession itinérante, le crieur public était chargé d'annoncer au public de l'information.

Dactylo : Profession encore très présente il y a une trentaine d’année, la dactylographe (car le métier était avant tout féminin) savait saisir un texte sur un clavier de machine à écrire, avec ses 10 doigts et sans regarder ses mains. Elle pouvait ainsi transcrire des dizaines de feuilles manuscrites par jour mais ne devait pas faire d’erreur au risque de devoir tout ressaisir. 

Décrotteur : Bien avant de se déplacer en voiture, la calèche était le moyen de locomotion courant dans les grandes villes. Et qui dit calèche, dit chevaux… vous voyez où je veux en venir ? Même si marcher dedans porte bonheur pour certain, les piétons n’étaient pas vraiment jouasses de tout ce crottin sur leur chemin. Pour s’en débarrasser, les décrotteurs, armés d’une pompe, les récupéraient pour les revendre aux mégissiers. 

Demoiselle du téléphone : Egalement appelée standardiste, ces femmes était chargé établir les communications entre usagers dans les premières décennies de la téléphonie grâce à un commutateur téléphonique manuel. Certes, le métier de standardiste existe toujours mais la profession a tout de même fortement évolué, non ?

Détecteur acoustique d’avion : En voici un métier original où il ne fallait pas avoir peur du ridicule (on avait des air de Dumbo, non?). Avant l’invention, la course à l’armement de l’entre-deux-guerres a vu se développer des systèmes de détection basés sur le principe du cornet acoustique. 

Draveur : Les draveurs étaient des bûcherons qui profitaient de la débâcle hivernale pour acheminer les grumes flottantes par voie d’eau. C’était un métier dangereux, principalement répandu en Amérique du Nord.

Fort des Halles : Avec la disparition des Halles de Paris, ce sont les "forts", ces hommes payés à la tâche, qui ont disparu ! Le fort des Halles devait en effet décharger des cageots de victuailles qui venaient hors des murs de Paris, pour les disposer sur les stands des Halles. Ces métiers étaient souvent occupés par des vagabonds, qui exerçaient leur travail au petit matin, voire la nuit...

Fou du roi : Le métier de fou du roi consistait autrefois à amuser et faire rire des personnes issues de la noblesse. Avec l'évolution de la société et de l'humour, ce métier a disparu pour laisser place aux humoristes et acteurs car il ne faisait plus rire.

Gabeleur : Le métier de gabeleur disparut avec la Révolution française. Son équivalent aujourd'hui serait l'agent du fisc ou l'agent des douanes. Un dernier mot issu de l'italien doana, dovana, lui-même emprunté à l'arabe diwah, du persan diwah «douane», «divan».

Gardien de phare : Pour devenir gardien de phare, il ne fallait pas craindre la solitude. Métier consistant à surveiller la navigation maritime depuis un phare et à assurer le bon fonctionnement de celui-ci, l’automatisation ea mis fin à cette profession. 

Gindre : Le gindre, du latin junior, juvenis, «jeune» était, dans un vieux français, l'ouvrier boulanger. Il était l'équivalent de celui que l'on pouvait également nommer le «mitron». Un métier, né du mot «mitre» à cause de la forme primitive des bonnets de garçons boulangers. Les deux termes ont peu à peu été éclipsés par «apprenti».

Groom : opérateur d'ascenceur, garçon d'ascenceur ou bien chasseur. Avant l’automatisation des ascenseurs (fin de la Première Guerre mondiale), chaque élévateur avait son garçon d'ascenseur. Celui-ci faisait monter les clients à bord, choisissait l’étage, ralentissait la cabine en douceur et l'immobilisait au même niveau que celui de l'étage. Même si à présent plus aucun groom n’est nécessaire, de grands hôtels et immeubles de prestige ont choisi de réintégrer des garçons et filles d'ascenseur.

Laitier : Combien de fois cette image du laitier déposant ce précieux breuvage nous a fait sourire dans les films. Et combien de fois s’est-on dit pourquoi n’existe-t-il plus ? Tout simplement, la profession a disparu avec les nouvelles techniques de réfrigération. En effet, auparavant, le lait devait être consommé quelques heures après la traite. Le métier de laitier était donc très pratique.

Laveuse : Avant l’apparition des machines à laver, les laveuses avaient pour mission se rendre au lavoir (ou à la rivière) pour y laver le linge de leurs clients. Un métier rude et peu rémunérateur.

Lecteur public : Durant l’age d’or de l’industrialisation, les ouvriers se cotisaient pour payer un lecteur. Ce dernier lisait à voix haute divers ouvrages pour divertir les ouvriers. Parfois, il pouvait lire des publications syndicales.

Loueuse de sangsues : Il fut une époque où ces petites bestioles peu ragoûtante étaient très recherchées des médecins et des pharmaciens. Pour les récupérer, les loueuses se mettaient les pieds dans la Seine et attendaient que les sangsues s’y accrochent.

Marchande d’Arlequin : Ici, rien à voir avec le carnaval mais plutôt l’ancêtre des restos du coeur. En effet, la marchande d'arlequins utilisait les restes des repas des tables de familles bourgeoises et des grands restaurants pour concocter des plats qu’elle revendait pour une bouchée de pain aux plus démunis. Cet assemblage de restes était la seule parade contre la misère.

Marchande de plaisir : La marchande de plaisir n’avait rien à voir avec les plaisirs de la chair. Ces professionnelles étaient en réalité des vendeuses ambulantes de pâtisseries. Au XIXe siècle, on pouvait entendre crier le soir “Voilà l’plaisir, mesdames, voilà l’plaisir”. Nommées aussi des “oublies”, ces douceurs étaient des gâteaux croquant, mince comme du papier, en forme d’entonnoir coupé en 2 dans la hauteur.

Marmiton : Le mot marmiton attesté dès l'année 1523, caractérisait le «jeune aide de cuisine». Un sens qu'il n'a plus quitté. Aujourd'hui, on utilisera toutefois les locutions «apprentis cuisiniers» et «commis de cuisine».

Mendiant : La palme des vieux métiers les plus étranges revient certainement aux bretons, qui ont su corporatiser la mendicité. Les mendiants bretons étaient reconnus en tant que tels, la « profession » était même respectée par la population et elle figurait sur l’acte civil.

Mineur : Nous voici revenu au temps de Germinal. Pénible et très dangereux, la profession de mineur symbolisait à elle-seule la pauvreté et les conditions de travail déplorables du passé. Hommes, femmes ou enfants, nombreuses sont les personnes qui sont passées par la mine. Lampiste, palefrenier, culbuteur, encageur, déballeur… les mines offraient divers postes.

Paumier : Le «paumier», du latin palma «paume, creux de la main», est anciennement le nom de celui qui vendait et fabriquait les accessoires nécessaires au jeu de paume. Le jeu, apparu il y a quelque cinq cents ans en France, continue d'être joué sous diverses appellations. Notons la «pelote basque», la «balle à la main», la «balle pelote» ou encore le «tennis». Un dernier mot emprunté à l'anglais «tennis», désignant le jeu de paume, lui-même issu de l'impératif du verbe français «tenir». Le mot était une exclamation du joueur qui lançait la balle, indique Le Trésor de la langue française.

Pêcheur de sable : Ancien métier qui consistait à récolter le sable de certains fleuves (Garonne, Loire, …).

Placeurs de quilles : Vous aimez jouer au bowling ? Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu’avant l’automatisation de ces derniers, il fut un temps où il fallait le faire manuellement. Comme on n’allait pas confier cette tâche aux clients, la profession de requilleur fut développée mais avant tout confiée à des adolescents.

Poinçonneur : Disparu dans les années 70, les poinçonneurs étaient chargés de composter les tickets des voyageurs pour vérifier que tout était en ordre. Depuis, il a été remplacé par le composteur automatique. Pas sûr que ce soit plus efficace côté fraudes.

Porteurs d’eau : Comme son nom l’indique, le porteur d’eau est une activité qui consistait à transporter le dit liquide car si aujourd’hui il nous suffit de tourner un robinet pour obtenir de l'eau, ce ne fut pas toujours le cas. Auparavant, il fallait aller chercher l’eau tous les jours et les personnes qui le pouvaient s’offraient les services des porteurs d’eau. 

Profanateur de sépulture : Les « profanateurs de sépultures » étaient embauchés par des universités au 19e siècle qui souhaitaient obtenir des cadavres directement des tombes, afin qu’ils puissent être étudiés par les étudiants.

Rémouleur : Métier répandu jusqu'entre les deux guerres mondiales, a quasiment disparu d'Europe. Se déplaçant avec sa charrette sur laquelle était fixée la meule, le rémouleur pratiquait l'affûtage des ustensiles coupants et tranchants des ménagers, jardiniers, voire agriculteurs, ou encore des commerçants tels que les bouchers. Victime du progrès et de la société de consommation, il ne restaient plus que 5 rémouleurs à Paris en 2017.

Rhabilleur de meules : Il fut un temps où les moulins à vent fonctionnaient nuit et jour. Les meules se polissaient vite et leur mordant s'émoussaient. Le rhabilleur de meules étaient donc chargés de les remettre dans le meilleur état possible en les retaillant afin de les rendre plus efficaces. L’objectif était d’obtenir un rendement maximum. De ce travail dépendait la qualité de la farine.

Réveilleur : A une époque où programmer l’alarme de son réveil ou son téléphone ne prend que 30 secondes, il fut un temps où cette tâche était confié à une personne. Démocratisée en Angleterre à l’époque de la révolution industrielle (on les appelait les knocker-upper), le réveilleur avait pour tâche de tirer du sommeil les travailleurs pour qu’ils ne soient pas en retard à leur travail. Tout était bon pour accomplir cette mission : cailloux, cris, bâtons, sifflets. 

Savetier : le nom du métier a disparu, son substantif masculin «savate», lui, continue d'être employé au quotidien. Le savatier donc, est l'ancêtre du «cordonnier». Il était chargé de réparer les chaussures ou de vendre les vieilles chausses. Son nom, aux origines obscures, viendrait soit de l'arabe sabata, «chausser», soit du basque zapata, «soulier», indique le Littré. À noter que le mot «savetier» pouvait également s'employer dans un sens péjoratif et familier. Il désignait alors «celui qui manque de créativité, d'originalité, de talent dans l'exercice de son métier, de son art».

Schlitteur forestier : Le schlitteur forestier était un bûcheron, qui conduisait notamment une schlitte, sorte de grande luge servant à déplacer le bois abattu.

Télégraphiste : Même si le métier de télégraphiste semble sortie tout droit d’un autre temps (le premier télégraphe date du XVIIIe siècle), le tout dernier télégramme envoyé en France ne date que de 2018 et avec lui s’est arrêté le dernier télégraphiste. Chargés de de prendre les messages et de les traduire en codes qui passaient par câbles, les télégrammes ou encore pneumatiques, étaient envoyés dans les maisons par des facteurs télégraphistes. L’ancêtre de notre internet actuel.

Verrotière : En Baie de Somme, certaines femmes de pêcheurs gagnaient leur vie en allant pêcher des vers de vase sur l’estran. Un métier dur et fort peu rémunérateur. Aujourd’hui, on ne compte plus que deux verrotières, qui vendent le fruit de leur pêche à des grossistes.

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