La Communauté française de Belgique a adopté, le 21 juin 1993, un décret visant à féminiser les noms de métier, fonction, grade et titre. Ce décret de féminisation répond à l'évolution de la société où les femmes occupent de plus en plus de postes professionnels. Il permet de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes car l'usage qui consistait à désigner des femmes par un terme masculin leur imposait des dénominations qui niaient une part importante de leur identité et occultait le rôle effectif qu'elles prennent sur les diverses scènes de la vie active.
Plusieurs pays francophones ont également pris des mesures institutionnelles en la matière :
en 1979, la Gazette officielle du Québec publiait un avis où l'Office de la langue française recommandait la féminisation des titres.
en 1986, la France publiait une circulaire au Journal officiel, sur la féminisation des noms de métier, grade ou titre, circulaire qui, n'a cependant jamais été réellement appliquée.
en 1988, la Suisse, plus particulièrement le Canton de Genève, adoptait un règlement dans le même sens.
1. Les noms terminés au masculin par une voyelle dans l'écriture
Lorsqu'un « e » termine déjà la forme masculine, la forme féminine est identique à la forme masculine (ces formes sont dites épicènes).
Exemples : une accordéoniste, une bandagiste, une cardiologue, ... N.B. : il ne semble pas adéquat de créer des mots nouveaux en -esse car le procédé paraît vieilli. Néanmoins, les emplois consacrés par l'usage, tels que poétesse, prophétesse restent en vigueur.
Lorsque les voyelles -a ou -o terminent la forme masculine, la forme féminine est identique à la forme masculine.
Exemples : une dactylo, une imprésario, une soprano.
2. Les noms terminés au masculin par une consonne dans l'écriture
A. En général, le féminin des noms de métiers et de fonctions est formé par l'adjonction d'un « e » final à la forme masculine.
Exemples : une artisane, une commise, une échevine, une lieutenante, une magistrate, une présidente,…
Cette règle générale implique dans certaines occasions des conséquences orthographiques :
a) le redoublement de la consonne finale :
- -el/-elle
Exemple : une contractuelle.
- -ien/-ienne
Exemples : une chirurgienne, une doyenne, une mécanicienne, une pharmacienne. - -on/-onne
Exemple : une maçonne.
b) l'apparition d'un accent grave :
- -er/-ère
Exemples : une conseillère, une huissière, une officière, une ouvrière. - -et/-ète
Exemple : une préfète.
B. Lorsque le nom masculin se termine par -eur :
a) la forme féminine se termine par -euse lorsqu'au nom correspond un verbe en rapport sémantique direct.
Exemples : une carreleuse, une chercheuse, une contrôleuse, une vendeuse.
b) la forme féminine est identique à la forme masculine lorsqu'au nom ne correspond pas de verbe.
Exemples : une docteur, une ingénieur, une procureur, une professeur. Cas particuliers : une ambassadrice, une chroniqueuse...
C. Lorsque le nom masculin se termine par -teur :
a) la forme féminine se termine par -teuse lorsqu'il existe un verbe correspondant qui comporte un « t » dans sa terminaison.
Exemples : une acheteuse, une rapporteuse, une toiletteuse. Cas particuliers : une éditrice, une exécutrice, une inspectrice ... En Suisse et au Québec, les cas énoncés ci-dessus deviennent des formes en -eure (ex. professeure). Il reste à l'usager la possibilité de choisir entre ces différentes façons de faire. L'usage décidera dans les décennies qui viennent. Pour docteur, on laissera le choix entre une docteur et une doctoresse.
b) la forme féminine se termine par -trice lorsqu'il n'existe aucun verbe correspondant ou lorsque le verbe correspondant ne comporte pas de « t » dans sa terminaison.
Exemples : une administratrice, une apparitrice, une aviatrice, une directrice, une éducatrice, une rédactrice, une rectrice.
D. Termes d'origine étrangère
D'une manière générale, lorsque les noms de titres, fonctions, métiers sont d'origine étrangère, on préférera utiliser l'équivalent français et le féminiser selon les règles qui précèdent.
Exemples : une joueuse de tennis, plutôt qu'une tenniswoman.
Attention ! Certains noms ne se féminisent pas ou résistent à la féminisation. Exemples : une écrivain, une chef, une conseil (juridique), une mannequin, une marin, une médecin.
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