Sens et signification
"Numéroter ses abattis" signifie être gravement blessé ou très fatigué, au point de ne plus pouvoir bouger ou d'anticiper de futures douleurs. L'expression exprime l'idée que l'on se sent "démantibulé", comme si chaque membre du corps était sur le point de se détacher ou avait besoin d'être identifié (numéroté) pour être remis en place. C'est une façon imagée de dire que l'on est en piteux état physique, soit par la fatigue, soit à la suite d'un choc ou d'une chute.
Origine et étymologie
L'origine de cette expression est militaire, mais avec un sens argotique. Le terme "abattis" désigne en argot les membres du corps, les bras et les jambes, comme s'il s'agissait de pièces détachées ou de morceaux "abattus". Il est à rapprocher du terme culinaire "abattis de volaille", qui désigne les ailerons, le cou, les gésiers, etc. L'idée de "numéroter" est une hyperbole humoristique pour suggérer que le corps est tellement brisé qu'il faudrait marquer chaque membre pour ne pas les confondre ou les perdre.
Registre et nuances
L'expression est du registre familier, voire populaire. Elle est très imagée et a une forte connotation d'humour noir ou d'auto-dérision. On l'utilise pour décrire son propre état après un effort intense ou un accident, souvent pour dramatiser la situation de manière amusante.
Exemples d'utilisation
"J'ai passé la journée à déménager, je suis crevé, je crois que je peux numéroter mes abattis."
"Après sa chute de vélo, il a dû se relever doucement en numérotant ses abattis."
"Les randonneurs étaient épuisés, à la fin de la journée, ils numérotaient leurs abattis."
Expressions synonymes en français
Avoir mal partout
Être cassé de fatigue
Être démoli
Avoir des courbatures (plus spécifique à la douleur musculaire)
Être en mille morceaux
Équivalents dans d'autres langues
Anglais : "To be in a lot of pain," "To feel like your body is falling apart." (Il n'existe pas d'équivalent direct, la traduction doit être paraphrasée).
Espagnol : "Estar hecho polvo," "Tener el cuerpo molido."
Allemand : "Völlig fertig sein," "Sich wie gerädert fühlen."
Italien : "Avere le ossa rotte," "Essere a pezzi."
Variantes et dérivés
L'expression est assez figée. On l'utilise parfois avec un autre verbe comme "compter ses abattis", mais "numéroter" est la version la plus répandue.
Usage contemporain
L'expression "numéroter ses abattis" est toujours utilisée, même si elle tend à être un peu moins courante que par le passé. Elle est surtout employée par les générations qui l'ont entendue dans le langage courant. Elle a conservé sa force comique et son caractère très évocateur.
"Numéroter ses abattis"
Signification : Cette expression signifie se préparer à mourir, s'attendre à des ennuis graves, ou être dans une situation très dangereuse. Elle exprime l'idée qu'on risque de "passer l'arme à gauche" et qu'il vaut mieux faire ses dernières volontés.
Origine et étymologie : L'expression puise dans le vocabulaire de la boucherie et de l'anatomie. Les "abattis" désignent :
- En boucherie : les extrémités des volailles (cou, ailerons, pattes, gésier)
- Par extension familière : les membres du corps humain (bras, jambes)
"Numéroter" fait référence à l'inventaire, au recensement méticuleux. L'image évoque donc le fait de "faire l'inventaire" de ses membres comme si on allait les perdre, à la manière d'un boucher qui étiquette ses morceaux.
L'expression daterait du XIXe siècle et appartient au registre familier avec une pointe d'humour noir.
Registre : Familier, avec une connotation humoristique qui dédramatise la gravité de la situation.
Exemples de la vie courante :
- "Quand j'ai vu la tête du prof après avoir rendu ma copie blanche, j'ai su que je pouvais numéroter mes abattis !"
- "Si le patron découvre que c'est toi qui as effacé le serveur, tu peux numéroter tes abattis."
- "Avec cette tempête qui arrive, les marins peuvent numéroter leurs abattis."
En littérature : On trouve cette expression dans la littérature populaire, les romans d'aventures et les textes humoristiques pour créer un effet comique tout en évoquant le danger.
Cette expression illustre parfaitement l'art français de manier l'euphémisme et l'humour noir pour parler de situations graves !
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