jeudi 25 septembre 2025

Un jour, une expression - Au diable l'avarice

 



"Au diable l'avarice !" 

Signification

"Au diable l'avarice !" est une exclamation qui exprime la décision de dépenser sans compter, de ne pas lésiner sur les moyens, en rejetant délibérément toute considération d'économie ou de parcimonie. C'est un abandon temporaire mais assumé de la prudence financière, souvent dans un moment de générosité, de plaisir ou de nécessité.

L'expression équivaut à dire : "Tant pis pour l'économie !", "On ne va pas regarder à la dépense !", ou encore "Soyons généreux pour une fois !". Elle marque une rupture consciente avec l'attitude mesurée habituelle.

Origine et étymologie

Cette expression s'inscrit dans la longue tradition des locutions françaises où le diable sert de réceptacle symbolique pour ce dont on veut se débarrasser. La structure "au diable..." est un euphémisme pour "que le diable emporte...", formule d'exorcisme populaire.

L'avarice, l'un des sept péchés capitaux dans la tradition chrétienne, est ici personnifiée et littéralement "envoyée au diable". Il y a une ironie savoureuse : on combat un péché (l'avarice) en l'envoyant chez celui qui est censé être à l'origine de tous les péchés !

L'expression semble dater du XVIIIe siècle, période où ce type de tournures imagées se multiplie dans la langue populaire française.

Nuances d'usage

L'expression peut revêtir plusieurs tonalités :

  • Généreuse : quand on décide de faire plaisir sans compter
  • Résignée : quand une dépense s'impose malgré nos réticences
  • Festive : dans un contexte de célébration où l'on veut marquer le coup
  • Désinvolte : pour afficher une certaine insouciance face à l'argent

Exemples dans la vie courante

Situation familiale : "Pour l'anniversaire de maman, au diable l'avarice ! On lui offre ce voyage en Italie dont elle rêve depuis des années."

Entre amis : "Ce soir c'est ma promotion, au diable l'avarice ! La soirée est pour moi, commandez ce que vous voulez !"

Décision d'achat : "J'hésite depuis des mois pour cette guitare... Au diable l'avarice, je la prends ! On ne vit qu'une fois."

Contexte professionnel : "Pour le lancement du produit, au diable l'avarice ! On fait appel à la meilleure agence de communication."

Dans la littérature française

Honoré de Balzac utilise fréquemment cette expression dans La Comédie humaine, notamment pour caractériser les moments où ses personnages, souvent calculateurs, décident exceptionnellement de dépenser :

Dans Le Père Goriot, l'expression illustre les sacrifices financiers que consent le personnage éponyme pour ses filles.

Alexandre Dumas l'emploie dans Les Trois Mousquetaires pour souligner la générosité impulsive de D'Artagnan et de ses compagnons, contrastant avec leur situation financière précaire habituelle.

Émile Zola, dans L'Assommoir, utilise l'expression pour dépeindre les moments d'insouciance temporaire des classes populaires, souvent suivis de retours douloureux à la réalité économique.

Guy de Maupassant s'en sert dans ses nouvelles pour marquer les instants où la petite bourgeoisie normande, habituellement si économe, se laisse aller à quelques dépenses extraordinaires.

Variantes et expressions apparentées

  • "Au diable la dépense !" (sens inverse, mais même structure)
  • "Que le diable emporte l'économie !"
  • "Les cordons de la bourse, au diable !"

Usage contemporain

L'expression reste vivace dans le français contemporain, particulièrement appréciée pour son côté pittoresque et expressif. On la retrouve souvent dans :

  • Les médias économiques (de manière ironique)
  • La littérature moderne
  • Les conversations familiales lors de décisions d'achat importantes
  • Les contextes festifs (mariages, anniversaires, etc.)

Elle conserve tout son pouvoir évocateur et sa capacité à dramatiser avec humour la tension éternelle entre prudence et générosité, entre raison économique et élan du cœur.


Sens et signification

"Au diable l'avarice" est une expression qui signifie "laissons de côté l'avarice, soyons généreux". Elle est utilisée pour inciter à la dépense, à la prodigalité, ou pour justifier un achat ou une action qui semble excessive mais qui est jugée agréable ou nécessaire. L'expression exprime un renoncement momentané à la prudence et à l'économie, au profit du plaisir, de la générosité ou de la spontanéité.


Origine et étymologie

L'origine de l'expression est simple et directe : on "envoie au diable", c'est-à-dire que l'on rejette, on condamne, l'attitude de l'avarice. Le "diable" est une figure traditionnellement associée au mal et à la tentation, mais dans ce contexte, il est simplement le destinataire d'un rejet. L'expression est construite comme un ordre ou une exclamation, invitant à laisser de côté une attitude que l'on considère comme négative (l'avarice).


Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier à courant. Elle est utilisée avec une intention de légèreté, souvent pour justifier une folie passagère ou un petit excès. Elle est souvent employée dans des situations où l'on se fait plaisir sans compter, ou lorsque l'on encourage quelqu'un d'autre à le faire.


Exemples d'utilisation

  • "Ce restaurant est cher, mais c'est notre anniversaire. Au diable l'avarice !"

  • "Elle hésitait à acheter la robe, mais je lui ai dit : 'Au diable l'avarice', elle te va si bien."

  • "Il a commandé une bouteille de champagne pour tout le monde, en disant : 'Au diable l'avarice'."


Expressions synonymes en français

  • Ne pas regarder à la dépense

  • Voir grand

  • Ne pas lésiner

  • Faire les choses en grand


Équivalents dans d'autres langues

  • Anglais : "To hell with it," "Let's live a little," "Money is no object."

  • Espagnol : "¡Al diablo con la avaricia!" ou plus communément "¡A la grande le pongo sombrero!" (expression argentine qui signifie faire les choses en grand)

  • Allemand : "Der Geiz ist vorbei," (l'avarice est terminée) ou "Lass uns nicht kleinlich sein." (ne soyons pas mesquins)

  • Italien : "Al diavolo l'avarizia."

Variantes et dérivés

L'expression est très figée. On peut toutefois l'entendre dans des tournures similaires comme "Au diable le protocole" ou "Au diable les conventions", qui ont le même sens de rejet d'une règle ou d'une attitude pour faire quelque chose de plus libre ou spontané.

Usage contemporain

L'expression est toujours utilisée, bien qu'elle puisse sembler un peu désuète pour certains. Elle a conservé sa force évocatrice et son caractère humoristique. On la retrouve fréquemment dans les conversations pour justifier un petit excès ou une petite folie.

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