lundi 15 septembre 2025

Citation de la semaine 38


 L'été qui s'enfuit est un ami qui part. Victor Hugo

dimanche 14 septembre 2025

Un jour, une expression - Passer à tabac

 


"Passer à tabac" c'est tout sauf joyeux. Cette expression signifie rouer quelqu'un de coups, le tabasser violemment. Et curieusement, l'étymologie est moins claire...

Une théorie suggère que ça viendrait du jeu de la mourre (un ancien jeu de hasard) où "tabac" désignait les coups donnés. Une autre évoque le fait que les coups laissent des marques brunes comme... le tabac. Bref, les linguistes se disputent encore, mais le résultat est le même : ça fait mal !

Donc attention à ne pas confondre :

  • "Son spectacle fait un tabac" = triomphe, applaudissements, champagne ! 🎉
  • "Il s'est fait passer à tabac" = coups, bleus, hôpital... 🏥

C'est un piège classique pour les non-francophones (et parfois même pour nous). Imagine la tête d'un étranger qui apprend le français et qui entend : "Hier soir, Céline Dion a fait un tabac à Las Vegas" suivi de "Le pauvre homme s'est fait passer à tabac dans la ruelle"... De quoi avoir des sueurs froides sur le sort de la chanteuse !

La langue française, toujours prête à nous surprendre avec ses faux-amis internes ! 


Sens et signification

"Passer à tabac" signifie battre quelqu'un violemment, le rouer de coups, l'agresser physiquement avec brutalité. L'expression évoque une violence physique intense et généralement collective, souvent dans un contexte de règlement de comptes, de vengeance ou d'intimidation. Elle implique des coups répétés et une volonté de faire mal, dépassant la simple altercation pour atteindre le niveau du passage à tabac systématique.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XIXe siècle et son origine étymologique reste débattue. La théorie la plus répandue fait dériver "tabac" du verbe "tabasser" qui signifie frapper. Une autre hypothèse suggère que "tabac" viendrait de l'argot où ce mot désignait les coups donnés, par analogie avec l'action de battre les feuilles de tabac pour les préparer. Il existe aussi une possible origine dans l'expression "faire du tabac" (faire du bruit, du scandale) qui aurait évolué vers l'idée de violence. L'expression s'est développée dans le langage populaire et policier pour désigner spécifiquement les violences physiques graves.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier et argotique. Elle a une connotation très négative et violente, évoquant des actes répréhensibles et illégaux. Le ton peut être menaçant, indigné, ou simplement descriptif selon le contexte. L'expression véhicule toujours l'idée d'une violence grave et condamnable, bien au-delà d'une simple bagarre ou dispute.

Exemples d'utilisation

  • "Il s'est fait passer à tabac par une bande de voyous."
  • "Les manifestants ont dénoncé les policiers qui les avaient passés à tabac."
  • "Si tu continues à nous embêter, on va te passer à tabac."
  • "Le témoin a été passé à tabac pour l'empêcher de témoigner."
  • "Il a été hospitalisé après s'être fait passer à tabac dans cette bagarre."

Expressions synonymes en français

  • "Tabasser"
  • "Rouer de coups"
  • "Passer à la correction"
  • "Faire la peau"
  • "Démolir" (familier)
  • "Casser la gueule" (vulgaire)
  • "Massacrer"
  • "Lyncher"
  • "Molester"
  • "Malmener"
  • "Agresser violemment"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To beat up", "To rough up", "To give someone a beating"
  • Espagnol : "Dar una paliza", "Moler a palos", "Pegar una tunda"
  • Italien : "Picchiare", "Menare", "Fare a pezzi"
  • Allemand : "Verprügeln", "Zusammenschlagen", "Durchprügeln"
  • Portugais : "Dar uma surra", "Espancar", "Bater violentamente"

Variantes et dérivés

  • "Se faire passer à tabac"
  • "Passer quelqu'un à tabac"
  • "Un passage à tabac"
  • "Tabasser" (verbe dérivé)
  • "Tabassage" (substantif)
  • "Tabasseur" (celui qui passe à tabac)
  • "Passer à tabac en règle"

Usage contemporain

L'expression reste malheureusement d'actualité dans le français contemporain, utilisée principalement dans les contextes journalistiques, policiers et judiciaires pour décrire des faits de violence. Elle apparaît régulièrement dans les médias lors de reportages sur des agressions, des violences policières, des règlements de comptes ou des faits divers violents. L'expression est aussi présente dans la littérature policière, le cinéma et les séries télévisées pour décrire des scènes de violence. Elle peut être utilisée métaphoriquement dans certains contextes sportifs ou professionnels pour évoquer une défaite écrasante ou une critique très sévère, bien que cet usage reste limité compte tenu de la gravité du sens littéral. L'expression illustre la permanence de la violence dans les rapports humains et la nécessité de disposer de mots précis pour la décrire et la condamner. Elle conserve toute sa force expressive pour qualifier des actes de violence grave qui restent malheureusement une réalité sociale.

samedi 13 septembre 2025

Un jour, une expression - Faire un tabac

 


"Faire un tabac" ! Expression savoureuse qui n'a absolument rien à voir avec le fait de rouler des cigarettes ou de cultiver du tabac dans son jardin. C'est même tout l'inverse : quand on "fait un tabac", on cartonne, on triomphe, on connaît un succès phénoménal !

L'origine est plutôt amusante : au 19ème siècle, les spectateurs enthousiastes dans les théâtres avaient pour habitude de taper du pied si fort que cela soulevait des nuages de poussière - et comme les gens fumaient beaucoup à l'époque, cette poussière mélangée à la fumée créait un véritable "tabac" dans la salle. Plus le spectacle était apprécié, plus on tapait, plus ça faisait de "tabac" !

Quelques exemples concrets :

  • Ta grand-mère qui débarque au repas de famille avec son nouveau tatouage de dragon fait un tabac (même si tante Gertrude manque de s'étouffer avec sa soupe)
  • Le dernier film de superhéros fait un tabac au box-office (les spectateurs se ruent dessus comme des mouches sur un pot de confiture)

L'expression fonctionne dans tous les domaines : spectacle, business, réseaux sociaux, cuisine... Dès que quelque chose rencontre un succès retentissant et fait parler de soi, c'est du tabac garanti !


Sens et signification

"Faire un tabac" signifie remporter un succès éclatant, connaître un triomphe retentissant, ou encore obtenir un accueil enthousiaste du public. L'expression s'applique principalement aux domaines artistiques (spectacles, films, livres, chansons) mais peut s'étendre à toute réussite remarquable qui suscite l'admiration générale. Elle évoque un succès qui dépasse les attentes et provoque l'enthousiasme collectif.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XIXe siècle et trouve son origine dans le vocabulaire théâtral. Le terme "tabac" vient du bruit que faisaient les spectateurs enthousiastes en tapant leurs pieds sur le plancher des théâtres pour manifester leur approbation. Ce martèlement rythmé évoquait le bruit que font les ouvriers qui battent le tabac pour le préparer. L'expression s'est développée dans les milieux artistiques parisiens pour désigner ces moments magiques où le public exprime bruyamment son enthousiasme. Elle s'est ensuite étendue à tous les domaines pour qualifier un succès qui fait du bruit et suscite l'adhésion massive.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier à courant. Elle véhicule une connotation très positive d'enthousiasme, de réussite éclatante et de reconnaissance publique. Le ton est généralement admiratif, joyeux ou triomphant. Elle peut exprimer la satisfaction de l'artiste qui réussit, l'admiration du public, ou simplement constater un succès objectif. L'expression conserve une dimension spectaculaire qui évoque le monde du divertissement.

Exemples d'utilisation

  • "Sa nouvelle pièce fait un tabac depuis l'ouverture, c'est complet tous les soirs."
  • "Ce jeune chanteur a fait un tabac au festival avec sa première chanson."
  • "Son livre fait un tabac en librairie, il est déjà réimprimé trois fois."
  • "Cette série télé fait un tabac auprès des adolescents."
  • "Sa présentation a fait un tabac lors de la conférence, tout le monde en parle."

Expressions synonymes en français

  • "Faire un malheur"
  • "Faire fureur"
  • "Cartonner"
  • "Faire un carton"
  • "Avoir un succès fou"
  • "Faire sensation"
  • "Triompher"
  • "Crever l'écran"
  • "Faire un triomphe"
  • "Remporter un franc succès"
  • "Faire un boeuf" (argot des musiciens)

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To be a hit", "To be a smash hit", "To bring the house down"
  • Espagnol : "Hacer furor", "Ser un éxito", "Arrasar"
  • Italien : "Fare furore", "Avere un successo strepitoso", "Spopolare"
  • Allemand : "Einen Riesenerfolg haben", "Einschlagen wie eine Bombe"
  • Portugais : "Fazer sucesso", "Ser um estouro", "Arrasar"

Variantes et dérivés

  • "C'est un tabac"
  • "Quel tabac !"
  • "Faire un tabac monstre"
  • "Son tabac" (le succès de quelqu'un)
  • "Un tabac phénoménal"
  • "Faire un tabac d'enfer"
  • "Le tabac de la soirée"

Usage contemporain

L'expression reste extrêmement vivante dans le français contemporain, particulièrement dans les domaines culturels et médiatiques. Elle est omniprésente dans la critique artistique, les médias spécialisés et la presse people pour qualifier les succès de films, séries, livres, albums ou spectacles. Dans l'ère du divertissement de masse et des réseaux sociaux, elle s'applique aussi aux contenus viraux, aux influenceurs qui percent, ou aux applications qui rencontrent un succès fulgurant. L'expression a conservé sa connotation théâtrale et spectaculaire qui correspond parfaitement à notre époque de la performance et de la visibilité médiatique. Elle peut aussi s'appliquer de manière plus large aux succès professionnels, aux lancements de produits, ou aux événements qui marquent l'actualité. L'expression illustre la permanence du vocabulaire artistique dans notre façon de concevoir le succès, conservant l'image du public qui applaudit et manifeste bruyamment son enthousiasme.

vendredi 12 septembre 2025

Un jour, une expression - La huitième merveille du monde

 


"La huitième merveille du monde"

est une expression qui souffre d'un embonpoint superlatif chronique ! Qualifier quelque chose de "huitième merveille du monde", c'est faire preuve d'un optimisme architectural débordant et d'une générosité hyperboleuse qui ferait rougir les anciens bâtisseurs.

L'histoire nous a légué sept merveilles du monde antique - des Jardins suspendus de Babylone au Colosse de Rhodes - mais l'humanité, dans son élan créatif irrépressible, n'a jamais pu s'arrêter à ce chiffre pourtant parfait. Depuis des siècles, nous décernons allègrement ce titre de "huitième merveille" à tout ce qui nous impressionne un tant soit peu : un pont audacieux, une cathédrale gothique, un plat de grand-mère particulièrement réussi, voire le dernier smartphone révolutionnaire !

Cette expression révèle notre besoin insatiable de sacraliser ce qui nous émerveille. C'est l'inflation du superlatif à l'état pur : puisque "magnifique" ne suffit plus, proclamons cela "merveille du monde" ! Le Guide Michelin a ses étoiles, nous avons nos merveilles numérotées à l'infini.

Exemples d'usage :

  • "Ce petit restaurant de quartier ? C'est la huitième merveille du monde !"
  • "Pour lui, sa collection de timbres est la huitième merveille du monde"
  • "Les touristes appellent ce château la huitième merveille, mais franchement..."

Dans la littérature, cette expression sert souvent à moquer gentiment l'enthousiasme excessif des personnages ou à souligner ironiquement le décalage entre perception et réalité. Balzac l'utilisait volontiers pour croquer ses bourgeois aux ambitions démesurées !



Sens et signification

"La huitième merveille du monde" désigne quelque chose d'extraordinairement beau, impressionnant ou remarquable, qui mériterait d'être ajouté à la liste des sept merveilles du monde antique. L'expression est utilisée pour exprimer une admiration extrême face à une création humaine, un paysage naturel, ou parfois ironiquement face à une personne aux qualités exceptionnelles. Elle évoque l'idée que l'objet de l'admiration surpasse tout ce qui existe et mérite une reconnaissance universelle.

Origine et étymologie

Cette expression trouve ses racines dans l'Antiquité classique avec la liste des sept merveilles du monde établie par les auteurs grecs et romains : le phare d'Alexandrie, les jardins suspendus de Babylone, le colosse de Rhodes, le temple d'Artémis à Éphèse, le mausolée d'Halicarnasse, la statue de Zeus à Olympie, et la pyramide de Khéops. Ces monuments étaient considérés comme les plus extraordinaires réalisations de l'humanité antique. L'idée d'une "huitième merveille" est apparue dès l'époque moderne pour qualifier des créations jugées dignes de figurer aux côtés de ces chefs-d'œuvre légendaires. L'expression s'est popularisée pour exprimer le superlatif absolu en matière de beauté et de grandeur.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre courant et peut être utilisée dans tous les contextes. Elle véhicule une forte connotation d'admiration et d'émerveillement. Le ton peut être sincèrement admiratif, enthousiaste, ou parfois ironique et hyperbolique quand on veut exagérer l'éloge. Elle peut aussi être employée avec une nuance humoristique pour qualifier quelque chose de remarquable dans un registre plus familier.

Exemples d'utilisation

  • "Ce château restauré est vraiment la huitième merveille du monde !"
  • "Pour lui, sa nouvelle voiture est la huitième merveille du monde."
  • "Ce paysage de montagne au coucher du soleil, c'est la huitième merveille du monde."
  • "Sa grand-mère cuisine si bien qu'on dirait que ses plats sont la huitième merveille du monde."
  • "Il présente toujours ses projets comme la huitième merveille du monde."

Expressions synonymes en français

  • "Un chef-d'œuvre absolu"
  • "Une merveille"
  • "Extraordinaire"
  • "Exceptionnel"
  • "Unique au monde"
  • "Sans égal"
  • "Incomparable"
  • "Prodigieux"
  • "Magnifique"
  • "Époustouflant"
  • "À couper le souffle"
  • "Fabuleux"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "The eighth wonder of the world", "A wonder to behold"
  • Espagnol : "La octava maravilla del mundo"
  • Italien : "L'ottava meraviglia del mondo"
  • Allemand : "Das achte Weltwunder"
  • Portugais : "A oitava maravilha do mundo"
  • Russe : "Восьмое чудо света"

Variantes et dérivés

  • "Une huitième merveille du monde"
  • "C'est la huitième merveille !"
  • "Digne d'être la huitième merveille"
  • "Une vraie huitième merveille"
  • "Comme une huitième merveille"
  • "Presque la huitième merveille"
  • "La neuvième merveille du monde" (surenchère humoristique)

Usage contemporain

L'expression conserve toute sa vitalité dans le français contemporain et s'adapte aux nouveaux objets d'admiration de notre époque. Elle est fréquemment utilisée dans le tourisme et les guides de voyage pour vanter des sites exceptionnels, dans l'architecture pour qualifier des réalisations marquantes, ou dans l'art pour célébrer des œuvres remarquables. Les médias l'emploient régulièrement pour qualifier des prouesses techniques (gratte-ciels, ponts, tunnels), des découvertes archéologiques, ou des réalisations artistiques contemporaines. Sur les réseaux sociaux, elle peut être utilisée avec enthousiasme pour partager des découvertes personnelles ou avec ironie pour exagérer ses éloges. L'expression illustre la permanence de la référence antique dans notre culture et notre besoin constant de situer nos admirations dans une échelle de grandeur universelle. Elle témoigne aussi de notre rapport à l'exceptionnel dans une époque où les superlatifs sont omniprésents dans la communication.

jeudi 11 septembre 2025

Un jour, une expression - Promettre monts et merveilles

 


"Promettre monts et merveilles"

Voici une expression qui transforme tout prometteur en géographe fantaisiste et marchand de rêves ! "Promettre monts et merveilles", c'est l'art délicat de faire miroiter l'impossible avec un aplomb remarquable, en empilant les promesses comme autant de sommets imaginaires.

Cette locution, qui remonte au XVIe siècle, marie astucieusement la grandeur physique des montagnes à la magie des merveilles. Le prometteur devient ainsi un architecte de châteaux en Espagne, capable d'offrir à la fois l'altitude vertigineuse des Alpes et les prodiges d'Aladin réunis ! C'est l'hyperbole à l'état pur : pourquoi se contenter de promettre une colline quand on peut offrir l'Everest, et tant qu'à faire, pourquoi ne pas y ajouter quelques miracles ?

L'expression capture parfaitement cette tendance humaine à l'exagération généreuse, cette propension à transformer une simple proposition en catalogue de merveilles. C'est le vendeur qui vous promet que sa crème effacera vos rides ET vous rendra invisible, le politicien qui vous garantit prospérité, paix mondiale et chocolat gratuit, ou encore l'amoureux transi qui jure de décrocher la lune... avec les étoiles en bonus.

Exemples d'usage :

"Ce candidat promet monts et merveilles, mais son programme tient-il la route ?"

"Mon oncle nous a promis monts et merveilles pour ses vacances, on s'attend au pire !"

Dans la littérature, on retrouve cette notion chez les grands séducteurs comme Don Juan, ou dans les contes où les personnages promettent des royaumes entiers pour un service rendu.

Sens et signification

"Promettre monts et merveilles" signifie faire des promesses extraordinaires, souvent excessives ou irréalistes, pour séduire, convaincre ou obtenir quelque chose. L'expression évoque l'idée de promettre l'impossible, de faire miroiter des perspectives fabuleuses qui dépassent largement ce qui peut raisonnablement être tenu. Elle implique généralement une part de manipulation ou d'exagération de la part de celui qui promet, et sous-entend souvent que ces belles promesses risquent de ne pas être tenues.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XVIe siècle et s'inspire de l'imaginaire médiéval et des récits merveilleux. Les "monts" évoquent les hautes montagnes mythiques, souvent associées dans les légendes à des trésors cachés, des châteaux enchantés ou des divinités. Les "merveilles" font référence aux prodiges, aux objets magiques et aux richesses extraordinaires que l'on trouvait dans les contes et les récits d'aventures. L'association de ces deux termes crée une image d'abondance et de magnificence quasi surnaturelles. L'expression s'est développée dans un contexte où les explorateurs et les aventuriers racontaient leurs découvertes en les parant souvent de merveilles exagérées pour impressionner leurs auditeurs.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre courant et peut être utilisée dans tous les contextes. Elle véhicule généralement une connotation critique ou sceptique envers les promesses évoquées. Le ton peut être ironique, désabusé, ou simplement descriptif. Elle sous-entend souvent que celui qui écoute ces promesses devrait faire preuve de prudence et de circonspection face à des engagements qui semblent trop beaux pour être vrais.

Exemples d'utilisation

  • "Ce commercial m'a promis monts et merveilles, mais je reste méfiant."
  • "Les politiciens promettent toujours monts et merveilles avant les élections."
  • "Il lui a promis monts et merveilles pour la convaincre de l'épouser."
  • "Cette start-up promet monts et merveilles à ses investisseurs, mais où sont les résultats ?"
  • "Ne te laisse pas avoir par ses belles paroles, il promet monts et merveilles à tout le monde."

Expressions synonymes en français

  • "Promettre la lune"
  • "Faire miroiter"
  • "Promettre mer et monde"
  • "Vendre du rêve"
  • "Promettre l'impossible"
  • "Faire de belles promesses"
  • "Promettre des lendemains qui chantent"
  • "Promettre pléthore de choses"
  • "Faire des promesses en l'air"
  • "Promettre la fortune"
  • "Promettre le paradis"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To promise the moon", "To promise the world", "To promise heaven and earth"
  • Espagnol : "Prometer el oro y el moro", "Prometer la luna"
  • Italien : "Promettere mari e monti", "Promettere la luna"
  • Allemand : "Das Blaue vom Himmel versprechen", "Goldene Berge versprechen"
  • Portugais : "Prometer mundos e fundos", "Prometer a lua"

Variantes et dérivés

  • "Promettre mer et monde"
  • "On lui a promis monts et merveilles"
  • "Il promet toujours monts et merveilles"
  • "Des promesses de monts et merveilles"
  • "Arrête de promettre monts et merveilles"
  • "Se faire promettre monts et merveilles"
  • "Ces promesses de monts et merveilles"

Usage contemporain

L'expression reste extrêmement courante dans le français contemporain et trouve une résonance particulière dans notre société de communication et de marketing intensif. Elle est fréquemment utilisée pour critiquer les promesses politiques jugées démagogiques, les stratégies commerciales trop aguicheuses, ou les propositions professionnelles qui semblent irréalistes. Dans le monde des affaires, elle décrit souvent les présentations de projets ou de produits aux promesses mirifiques. Sur les réseaux sociaux, elle peut qualifier les influenceurs ou les gourous qui vendent des méthodes miraculeuses. L'expression conserve toute sa pertinence dans un monde où l'inflation des promesses et des annonces spectaculaires est devenue monnaie courante. Elle constitue un outil rhétorique efficace pour exprimer son scepticisme face aux belles paroles et rappeler l'importance de juger sur les actes plutôt que sur les promesses. L'image poétique des "monts et merveilles" continue de parler à l'imaginaire collectif, évoquant un monde de contes de fées qui contraste avec la réalité prosaïque.

mercredi 10 septembre 2025

Un jour, une expression - Un coup de tabac

 


"Un coup de tabac", c'est le vocabulaire de la marine qui s'invite dans notre quotidien. À l'origine, cela désignait une tempête soudaine et violente en mer - le genre de grain qui arrive sans crier gare et qui fait danser les marins comme des bouchons de liège !

Par extension, l'expression s'est démocratisée pour parler de toute situation difficile, tout événement brutal et imprévu qui vous tombe dessus comme la grêle sur un pique-nique.

Exemples concrets :

  • "Avec la hausse des prix de l'essence, notre budget vacances a pris un sacré coup de tabac !"
  • "L'entreprise traverse un coup de tabac depuis la perte de son gros client"
  • "Ma grand-mère a eu un coup de tabac quand elle a découvert que son chat avait mangé son rôti du dimanche"

C'est moins violent que "passer à tabac" (pas de coups physiques), moins glorieux que "faire un tabac" (pas de succès), mais tout aussi expressif ! C'est la métaphore maritime qui donne cette saveur particulière : comme un navire pris dans la tempête, on subit, on résiste, et on espère que ça va passer.


Sens et signification

"Un coup de tabac" a plusieurs significations selon le contexte. Dans son sens maritime originel, cela désigne une tempête soudaine et violente en mer. Par extension, l'expression peut signifier un événement brutal et imprévu qui bouleverse une situation, une crise inattendue, ou encore un grand succès soudain (notamment dans le domaine artistique). Elle évoque toujours l'idée d'intensité, de soudaineté et d'impact fort sur l'environnement ou la situation.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XVIIIe siècle et trouve ses racines dans le vocabulaire maritime. Le terme "tabac" vient probablement de l'arabe "tabbaq" qui signifiait "tempête" ou "orage violent". Les marins utilisaient cette expression pour désigner ces tempêtes soudaines et dangereuses qui pouvaient surprendre un navire en mer calme. L'expression s'est progressivement étendue au langage courant pour désigner tout événement soudain et violent, qu'il soit négatif (crise, catastrophe) ou positif (succès foudroyant). La métaphore maritime évoque parfaitement l'idée d'un changement brutal des conditions, comme un navire passant subitement du calme plat à la tempête.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre courant et peut être utilisée dans la plupart des contextes. Elle véhicule toujours une notion d'intensité et de soudaineté. Le ton peut varier selon le contexte : dramatique pour une crise, admiratif pour un succès, ou simplement descriptif pour un événement marquant. Elle conserve une dimension maritime qui lui confère un caractère pittoresque et expressif.

Exemples d'utilisation

  • "Sa démission a fait l'effet d'un coup de tabac dans l'entreprise."
  • "Son premier roman a été un véritable coup de tabac dans le monde littéraire."
  • "Les résultats trimestriels ont provoqué un coup de tabac en Bourse."
  • "L'annonce de leur séparation a fait un coup de tabac dans la presse people."
  • "Cette réforme fiscale risque de faire un coup de tabac chez les contribuables."

Expressions synonymes en français

  • "Faire du bruit"
  • "Faire sensation"
  • "Créer un choc"
  • "Faire l'effet d'une bombe"
  • "Provoquer un séisme"
  • "Faire un malheur" (pour un succès)
  • "Déclencher une tempête"
  • "Créer un tollé"
  • "Faire des vagues"
  • "Bouleverser la donne"
  • "Créer un raz-de-marée"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To make a splash", "To cause a stir", "To be a hit", "To create a storm"
  • Espagnol : "Causar sensación", "Hacer furor", "Provocar revuelo"
  • Italien : "Fare scalpore", "Creare un putiferio", "Fare furore"
  • Allemand : "Für Furore sorgen", "Einschlagen wie eine Bombe"
  • Portugais : "Causar furor", "Fazer sucesso", "Criar alvoroço"

Variantes et dérivés

  • "Faire un coup de tabac"
  • "C'est un coup de tabac"
  • "Quel coup de tabac !"
  • "Un sacré coup de tabac"
  • "Provoquer un coup de tabac"
  • "S'attendre à un coup de tabac"
  • "Subir un coup de tabac"

Usage contemporain

L'expression reste très vivante dans le français contemporain et s'adapte parfaitement aux réalités modernes. Elle est fréquemment utilisée dans les médias pour décrire des succès artistiques (films, livres, chansons qui font sensation), des événements politiques marquants, des crises économiques soudaines, ou des scandales qui éclatent. Dans le monde des affaires, elle décrit les lancements de produits qui rencontrent un succès inattendu ou les annonces qui bouleversent les marchés. Sur les réseaux sociaux, elle peut qualifier un contenu viral ou une polémique qui enflamme la toile. L'expression conserve sa force métaphorique maritime qui évoque parfaitement l'idée d'un changement brutal et imprévisible des conditions, que ce soit dans la sphère personnelle, professionnelle ou sociétale. Elle illustre la capacité du français à emprunter au vocabulaire spécialisé (ici maritime) pour enrichir l'expression du quotidien.

mardi 9 septembre 2025

Un jour, une expression - Des yeux de merlan frit

 


"Des yeux de merlan frit"

Voilà une expression qui nous plonge directement dans les étals du poissonnier pour décrire un regard... disons, peu flatteur ! Quand on dit de quelqu'un qu'il a "des yeux de merlan frit", on évoque ces globes oculaires exorbités, vitreux et inexpressifs du pauvre poisson qui a eu le malheur de finir dans la poêle.

Cette comparaison culinaro-anatomique, popularisée au XIXe siècle, peint le portrait de celui ou celle qui vous regarde avec des yeux ronds comme des billes, hagards et un brin niais. C'est l'expression parfaite pour décrire l'admirateur transi qui vous fixe avec une dévotion béate, ou encore la personne surprise en flagrant délit qui ne sait plus où se mettre.

L'expression capture magnifiquement cette stupeur figée : le merlan, une fois frit, arbore effectivement ces yeux globuleux et vitreux qui semblent vous fixer avec une intensité toute posthume. C'est à la fois cruel et terriblement imagé !

Exemples d'usage :

  • "Dès qu'elle entre dans la pièce, il la regarde avec des yeux de merlan frit"
  • "Quand le professeur l'a interrogé, il l'a fixé avec des yeux de merlan frit, complètement perdu"

Dans la littérature, cette expression se retrouve souvent pour croquer des personnages ridicules ou touchants dans leur naïveté amoureuse ou leur surprise.


Sens et signification

"Avoir des yeux de merlan frit" signifie avoir un regard éteint, vitreux, sans expression ou sans vie. L'expression décrit des yeux ternes, voilés, qui manquent de vivacité ou de brillance naturelle. Elle peut s'appliquer à quelqu'un de très fatigué, malade, sous l'effet de substances, ou encore à une personne qui affiche une expression béate, naïve ou stupide. L'image évoque des yeux qui semblent morts ou privés de leur éclat habituel.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XVIIIe siècle et utilise une métaphore culinaire très concrète. Le merlan frit, petit poisson de mer, a la particularité d'avoir des yeux qui deviennent blancs, opaques et vitreux à la cuisson, perdant complètement leur transparence et leur éclat naturels. Cette transformation frappante de l'œil du poisson, qui passe de l'état vif et brillant à l'état terne et laiteux, a fourni une image parfaite pour décrire un regard humain dépourvu de vivacité. L'expression s'inscrit dans la tradition française des comparaisons avec les aliments pour décrire l'apparence physique.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier et populaire. Elle a une connotation péjorative et souvent moqueuse. Le ton peut être critique, sarcastique ou simplement descriptif selon le contexte. Elle véhicule généralement une impression de stupidité, de naïveté excessive ou de manque de vivacité intellectuelle. L'expression peut aussi exprimer la compassion face à quelqu'un de visiblement épuisé ou malade.

Exemples d'utilisation

  • "Après cette nuit blanche, il avait des yeux de merlan frit."
  • "Elle me regardait avec ses yeux de merlan frit, sans comprendre ce que je lui expliquais."
  • "Depuis qu'il prend ces médicaments, il a des yeux de merlan frit en permanence."
  • "Arrête de me faire tes yeux de merlan frit, je sais que tu as compris !"
  • "Avec ses yeux de merlan frit, on se demande s'il suit vraiment la conversation."

Expressions synonymes en français

  • "Avoir les yeux vitreux"
  • "Avoir le regard éteint"
  • "Avoir les yeux dans le vague"
  • "Avoir l'air absent"
  • "Avoir les yeux morts"
  • "Avoir un regard de poisson mort"
  • "Avoir l'air hagard"
  • "Avoir les yeux révulsés"
  • "Avoir l'air ahuri"
  • "Avoir un regard bovin" (familier)

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To have glassy eyes", "To have dead fish eyes", "To look vacant"
  • Espagnol : "Tener ojos vidriosos", "Mirada de pescado muerto"
  • Italien : "Avere gli occhi da pesce lesso", "Occhi spenti"
  • Allemand : "Glasige Augen haben", "Einen leeren Blick haben"
  • Portugais : "Ter olhos de peixe morto", "Olhos vidrados"

Variantes et dérivés

  • "Des yeux de poisson mort"
  • "Des yeux de merlan cuit"
  • "Un regard de merlan frit"
  • "Faire des yeux de merlan frit"
  • "Air de merlan frit" (expression du visage)
  • "Yeux de merlan" (forme abrégée)
  • "Regard merlanique" (néologisme familier)

Usage contemporain

L'expression conserve sa vitalité dans le français contemporain familier, malgré le fait que le merlan frit soit moins présent dans l'alimentation moderne. Elle reste particulièrement utilisée pour décrire l'état de fatigue extrême, les effets de certaines substances, ou encore pour moquer quelqu'un qui semble absent ou peu intelligent. Dans les contextes médicaux informels, elle peut décrire certains effets secondaires de médicaments. Sur les réseaux sociaux, elle peut être employée avec autodérision pour décrire son état après une nuit difficile ou un réveil pénible. L'expression illustre la richesse du français populaire dans l'art de la comparaison imagée et conserve son pouvoir expressif grâce à la force de l'image qu'elle évoque. Elle témoigne aussi de l'ancrage culturel des expressions dans les pratiques alimentaires traditionnelles, même quand celles-ci évoluent avec le temps.

lundi 8 septembre 2025

Citation de la semaine 37

 


« Le vrai bonheur est dans le calme de l'esprit et du cœur, et dans la simplicité des choses. » - François de la Rochefoucauld

dimanche 7 septembre 2025

Un jour, une expression - Cracher dans la soupe

 


"Cracher dans la soupe" - Quand l'ingratitude fait des bulles !

Cette savoureuse expression française signifie critiquer ou dénigrer ce dont on profite, faire preuve d'une ingratitude crasse envers ce qui nous nourrit, littéralement ou figurativement. C'est l'art délicat de mordre la main qui nous nourrit tout en continuant à tendre l'autre pour recevoir sa pitance !

L'origine de cette métaphore culinaire

L'image est d'une évidence cristalline : qui cracherait dans son propre bol de soupe, si ce n'est quelqu'un d'assez stupide pour gâcher son propre repas ? La soupe, aliment de base, symbole de subsistance et de partage, devient ici la métaphore parfaite de tout ce dont nous bénéficions dans la vie.

Exemples dans la vraie vie

Le fonctionnaire râleur : Il passe ses journées à critiquer l'administration publique, ses collègues, ses supérieurs, tout en touchant religieusement son salaire chaque fin de mois. Cracher dans la soupe gouvernementale, en quelque sorte !

L'étudiant ingrat : Il dénigre constamment son université, ses professeurs, le système éducatif, mais continue d'y étudier et d'en récolter les bénéfices. Une soupe universitaire bien crachée !

L'héritier dégoûté : Il critique vertement l'entreprise familiale, ses méthodes "archaïques", mais n'hésite pas à profiter des dividendes qu'elle génère.

Dans la littérature et la culture

Molière excellait à croquer ces personnages qui crachent dans leur soupe sociale. Pensez à Alceste dans "Le Misanthrope", qui fustige la société de cour tout en y évoluant et en recherchant ses faveurs.

Balzac aussi nous régale de ces bourgeois qui méprisent l'argent tout en s'y vautrant, comme certains personnages de "La Comédie Humaine" qui critiquent le matérialisme de leur époque... depuis leur salon bourgeois.

Plus récemment, on pourrait penser à ces intellectuels qui dénoncent le capitalisme depuis leurs maisons d'édition bien établies, ou ces artistes qui crachent sur le système tout en empochant ses subventions !

La morale de cette histoire liquide

"Cracher dans la soupe", c'est finalement révéler cette contradiction très humaine entre nos principes proclamés et nos intérêts bien compris. Une façon imagée de pointer du doigt l'hypocrisie qui consiste à critiquer ce dont on ne peut pas se passer.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu'un critiquer son employeur pendant la pause déjeuner... vous saurez qu'il est en train de cracher dans sa soupe professionnelle !


Sens et signification

"Cracher dans la soupe" signifie critiquer, dénigrer ou se montrer ingrat envers ce qui nous fait vivre, nous nourrit ou nous profite. L'expression dénonce l'attitude de quelqu'un qui critique le système, l'institution, l'entreprise ou la personne dont il tire bénéfice, tout en continuant à en profiter. Elle évoque l'hypocrisie de mordre la main qui nous nourrit, de scier la branche sur laquelle on est assis. C'est un reproche moral contre l'ingratitude et l'incohérence.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XVIIe siècle et utilise une métaphore culinaire particulièrement parlante et répugnante. L'image de cracher dans la soupe évoque un geste à la fois dégoûtant et autodestructeur : en crachant dans son propre plat, on le rend immangeable et on se prive soi-même de nourriture. La métaphore est d'autant plus forte que la soupe était traditionnellement l'aliment de base des classes populaires, symbole de subsistance vitale. L'expression suggère donc qu'en critiquant ce qui nous nourrit, on adopte un comportement aussi absurde et répréhensible que de souiller sa propre nourriture.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier à courant. Elle véhicule une forte connotation moralisatrice et reprobarice. Le ton est généralement critique et peut exprimer l'indignation face à ce qui est perçu comme de l'ingratitude ou de l'hypocrisie. Elle peut aussi être utilisée de manière préventive pour mettre en garde contre ce type de comportement.

Exemples d'utilisation

  • "Il critique sans cesse l'entreprise qui l'emploie depuis vingt ans, c'est cracher dans la soupe !"
  • "Ne crache pas dans la soupe : sans cette bourse d'études, tu n'aurais jamais pu faire ces études."
  • "Ces artistes qui dénigrent le système culturel français tout en vivant de ses subventions, c'est cracher dans la soupe."
  • "Il ne faut pas cracher dans la soupe qui nous nourrit depuis des générations."
  • "Critiquer ton pays d'adoption qui t'a tout donné, c'est cracher dans la soupe."

Expressions synonymes en français

  • "Mordre la main qui vous nourrit"
  • "Scier la branche sur laquelle on est assis"
  • "Être ingrat"
  • "Faire du mal à ce qui vous fait du bien"
  • "Se montrer déloyau"
  • "Faire preuve d'ingratitude"
  • "Tirer à boulets rouges sur son bienfaiteur"
  • "Être hypocrite"
  • "Jouer double jeu"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To bite the hand that feeds you", "Don't look a gift horse in the mouth"
  • Espagnol : "Morder la mano que te da de comer", "Escupir en el plato en el que comes"
  • Italien : "Sputare nel piatto dove si mangia", "Mordere la mano che ti nutre"
  • Allemand : "Auf den Ast sägen, auf dem man sitzt", "Die Hand beißen, die einen füttert"
  • Portugais : "Morder a mão que te alimenta", "Cuspir no prato que come"

Variantes et dérivés

  • "Ne pas cracher dans la soupe"
  • "Il crache dans la soupe"
  • "C'est cracher dans la soupe que de..."
  • "Arrête de cracher dans la soupe"
  • "Cracheur de soupe" (substantif dépréciatif)
  • "Ne crache pas dans ton assiette"
  • "Cracher dans son propre plat"

Usage contemporain

L'expression reste très courante dans le français contemporain et trouve une résonance particulière dans notre époque de débats sociétaux intenses. Elle est fréquemment utilisée dans les contextes politiques pour critiquer l'attitude d'élus qui dénigrent les institutions qu'ils représentent, dans le monde professionnel pour reprocher aux employés leurs critiques systématiques, ou dans les débats sur l'immigration pour critiquer ceux qui dénigrent leur pays d'accueil. Elle apparaît régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux lors de polémiques impliquant des personnalités publiques qui critiquent le système dont elles bénéficient. L'expression illustre les tensions contemporaines entre droit de critique et devoir de reconnaissance, entre liberté d'expression et loyauté. Elle reste un outil rhétorique puissant pour dénoncer l'hypocrisie perçue, tout en soulevant des questions sur les limites du droit de critiquer ce dont on bénéficie.

samedi 6 septembre 2025

Un jour, une expression - Passer un savon

 

"Passer un savon" ! Une expression qu'on entend souvent pour dire "réprimander quelqu'un", "faire des reproches", "engueuler" (si vous me passez l'expression).

C'est assez imagé - l'idée c'est qu'on "nettoie" quelqu'un en lui faisant la morale, un peu comme si on le frottait avec du savon pour le remettre en ordre. "Il s'est fait passer un savon par son chef" ou "Je vais lui passer un savon à ce gamin !".

C'est une façon assez familière mais pas vulgaire de parler d'une réprimande. L'image du savon qui nettoie/purifie est plutôt parlante !


Sens et signification

"Passer un savon" signifie réprimander sévèrement quelqu'un, lui faire des reproches vigoureux, ou encore le gronder vertement pour une faute, une erreur ou un comportement inapproprié. L'expression évoque l'idée d'un nettoyage moral par le biais d'une remontrance énergique, comme si les paroles sévères allaient "laver" la personne de ses défauts ou de ses fautes. Elle implique généralement une autorité qui s'exerce sur un subordonné, un parent sur un enfant, ou un supérieur sur un employé.

Origine et étymologie

Cette expression remonte au XIXe siècle et utilise une métaphore domestique particulièrement parlante. L'image du savon évoque le nettoyage, la purification par frottement énergique. De même que le savon nettoie en frottant vigoureusement, la réprimande "nettoie" moralement la personne en la frottant avec des mots durs. L'expression s'inspire probablement aussi des pratiques d'hygiène de l'époque où passer le savon était effectivement une opération énergique et parfois désagréable. La métaphore suggère que les reproches, comme le savon, peuvent piquer et être désagréables mais sont nécessaires pour "nettoyer" les mauvais comportements.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier. Elle véhicule une connotation d'autorité et de sévérité, mais sans violence physique. Le ton peut varier de l'exaspération parentale à la fermeté professionnelle, en passant par la menace bienveillante. Elle suggère généralement que la réprimande est méritée et constructive, destinée à corriger plutôt qu'à humilier.

Exemples d'utilisation

  • "Le directeur lui a passé un savon après cette erreur monumentale."
  • "Si tu continues tes bêtises, tu vas te faire passer un savon par ta mère !"
  • "Il s'est fait passer un savon par son entraîneur après avoir raté ce penalty."
  • "Je vais lui passer un savon à ce commercial qui a perdu le client."
  • "Elle lui a passé un savon devant tout le monde pour son retard."

Expressions synonymes en français

  • "Sonner les cloches"
  • "Secouer les puces"
  • "Remonter les bretelles"
  • "Laver la tête"
  • "Habiller pour l'hiver"
  • "Dire ses quatre vérités"
  • "Tirer les oreilles"
  • "Faire passer un quart d'heure"
  • "Engueuler" (plus vulgaire)
  • "Sermonner"
  • "Chapitrer"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "To give someone a dressing down", "To read someone the riot act", "To give someone a telling-off"
  • Espagnol : "Echar una bronca", "Regañar", "Dar un rapapolvo"
  • Italien : "Fare una ramanzina", "Sgridare", "Dare una lavata di capo"
  • Allemand : "Jemandem die Leviten lesen", "Eine Standpauke halten"
  • Portugais : "Dar uma bronca", "Passar um sabão" (même métaphore)

Variantes et dérivés

  • "Se faire passer un savon"
  • "Passer un bon savon"
  • "Passer un savon de première"
  • "Il va avoir droit à un savon"
  • "Mériter un savon"
  • "Un savon magistral"
  • "Savonner" (verbe dérivé, plus rare)

Usage contemporain

L'expression reste très vivante dans le français contemporain, particulièrement dans les contextes familiaux, scolaires et professionnels. Elle conserve toute sa force expressive pour décrire une réprimande ferme mais non violente. Dans le monde du travail moderne, elle est couramment utilisée pour décrire les recadrages managériaux ou les entretiens disciplinaires. Dans l'éducation, elle évoque les sanctions verbales données aux élèves ou aux enfants. L'expression trouve aussi sa place dans les médias pour décrire les critiques publiques entre personnalités politiques ou les réprimandes officielles. Sur les réseaux sociaux, elle peut être utilisée avec humour pour annoncer qu'on va répondre fermement à quelqu'un, ou pour raconter qu'on s'est fait gronder. Elle illustre parfaitement la richesse du français dans l'expression des rapports d'autorité et de correction, conservant sa métaphore domestique simple et parlante qui la rend accessible à tous les locuteurs.

vendredi 5 septembre 2025

Un jour, une expression - En voiture, Simone !

 



Cette illustration est inspirée de Simone Louise de Pinet de Borde des Forest, une des premières femmes pilotes de course en France, qui a popularisé l'expression !

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"En voiture, Simone !" Simone Louise de Pinet de Borde des Forest fut une des premières femmes à passer son permis de conduire en France au début du 20e siècle. L'année suivante, elle a participé à des courses automobiles et des rallyes jusqu'en 1957. 

L'expression s'est popularisée grâce à Guy Lux, animateur de l'émission Intervilles diffusée sur l'ORTF. Outre Léon Zitrone, il avait comme collègue Simone Garnier. A de nombreuses reprises, il a utilisé cette expression pour débuter certaines joutes.

L'expression "En voiture, Simone" est en réalité tronquée car il s'agit plutôt de "En voiture, Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !"

On utilise cette expression pour encourager quelqu'un à se dépêcher ou à commencer quelque chose.


Sens et signification

"En voiture, Simone !" est une expression d'encouragement énergique qui signifie "Allez-y !", "C'est parti !" ou "On y va !". Elle sert à donner le signal du départ, à motiver quelqu'un à passer à l'action, ou simplement à exprimer son enthousiasme pour commencer une activité. L'expression véhicule une énergie positive, un dynamisme communicatif et une invitation joyeuse au mouvement ou à l'action.

Origine et étymologie

Cette expression trouve son origine dans les années 1960-1970 et fait référence à Simone Louise des Forest, plus connue sous le nom de Simone des Forest, pionnière française de l'automobile féminine et monitrice d'auto-école. Elle était célèbre pour ses méthodes pédagogiques énergiques et encourageantes. L'expression est devenue populaire grâce à une publicité télévisée de l'époque, puis s'est répandue dans le langage courant. Le prénom "Simone" a été choisi car il était très répandu dans la génération des femmes qui apprenaient alors à conduire, et l'allitération "Simone" avec "voiture" rendait la formule particulièrement accrocheuse et mémorable.

Registre et nuances

L'expression appartient au registre familier et populaire. Elle véhicule une connotation joyeuse, dynamique et bienveillante. Le ton est généralement enjoué, motivant et complice. Elle peut être utilisée avec humour, enthousiasme ou pour insuffler de l'énergie dans un groupe. L'expression a gardé une dimension légèrement rétro qui lui confère un charme désuet et sympathique.

Exemples d'utilisation

  • "Allez les enfants, on va à la plage : en voiture, Simone !"
  • "Le projet est validé par la direction, en voiture, Simone !"
  • "Tu hésites encore ? En voiture, Simone, fonce et ne regarde pas en arrière !"
  • "L'examen est dans une heure, en voiture, Simone, on révise une dernière fois !"
  • "En voiture, Simone ! Le train ne nous attendra pas."

Expressions synonymes en français

  • "Allez-y !"
  • "C'est parti !"
  • "En route !"
  • "On y va !"
  • "Allez, on fonce !"
  • "En avant, marche !"
  • "Allez, hop !"
  • "Go !" (moderne)
  • "À l'attaque !"
  • "En piste !"
  • "Allez, courage !"

Équivalent dans d'autres langues

  • Anglais : "Let's go!", "Come on!", "Off we go!", "Let's hit the road!"
  • Espagnol : "¡Vámonos!", "¡En marcha!", "¡Adelante!"
  • Italien : "Andiamo!", "Forza!", "Si parte!"
  • Allemand : "Los geht's!", "Auf geht's!", "Vorwärts!"
  • Portugais : "Vamos lá!", "Bora!", "Em frente!"

Variantes et dérivés

  • "En voiture !" (forme abrégée)
  • "Allez, en voiture, Simone !"
  • "En voiture, Simone, et que ça saute !"
  • "En voiture les filles !" (variante féminine collective)
  • "En voiture tout le monde !"
  • "En voiture, Simone, on décolle !"

Usage contemporain

L'expression conserve une popularité certaine dans le français contemporain, particulièrement appréciée pour son côté vintage et sympathique. Elle est souvent utilisée avec une pointe de nostalgie ou d'humour rétro, évoquant une époque plus simple et plus insouciante. On la retrouve fréquemment dans les contextes familiaux, entre amis, ou pour motiver une équipe de travail avec bonne humeur. Elle est aussi populaire dans les médias et la publicité pour son côté accrocheur et positif. Sur les réseaux sociaux, elle peut être utilisée pour encourager ses followers ou annoncer le début d'un projet avec enthousiasme. L'expression illustre parfaitement la capacité du français populaire à créer des formules motivantes et mémorables, et témoigne de l'évolution sociale des années 1960-70 où les femmes accédaient massivement à la conduite automobile. Elle reste un symbole de dynamisme et d'optimisme à la française, conservant son pouvoir mobilisateur malgré le passage des décennies.