Les pensées de la Joconde en voyant
les visiteurs au Louvre en incluant une phrase tirée au sort.
Vivement
ce soir qu'on se couche
Je
sais que je n'ai pas une bonne réputation, qu'on dit que je suis une
râleuse... mais qui ne le serait pas en voyant la troupe de jaunes,
de noirs, de blancs qui défile chaque jour devant moi. « Elle
rit », « Elle ne rit pas », « C'est une
riche », « Elle ne l'est pas », « C'est une
femme », « Elle ne l'est pas »... Mais qu'ils
aillent tous se faire pendre dans la salle d'à côté. Moi, j'ai
envie de calme... J'ai envie de
Tout
envoyer promener, changer de vie, d'idées, de métier... Renaissance
pour les uns, angoisse pour les autres... »
Moi
ça ne m'angoisserait pas du tout de me retrouver dans un bureau, une
salle à manger, un salon d'une gentille famille plutôt que d'être
scrutée, observée, inspectée, examinée et surtout d'entendre toutes
les âneries débitées dans toutes les langues.
Oh !
Mais qu'entends-je ? Un enturbanné rêve de m'enfermer dans un
coffre... Passe donc ton chemin face de chameau. Une petite fille me
trouve jolie... mais moins que sa grand-mère. Que c'est chiant les
enfants !
Monsieur
le gardien, vous ne voulez pas dire à tous ces hurluberlus que je
suis contagieuse...
Le
flot de visiteurs se tarit. Le musée ferme enfin. J'enfile mes
vêtements de nuit. C'est qu'il s'en passe des choses la nuit au
musée...
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