mardi 13 octobre 2015

Ce soir là, ils ont dansé - Corinne JEAN


Ce soir-là, ils ont dansé - Corinne Jean
Editions Encre du Temps
175 pages


L'auteur : Corinne JEAN
Née à Lobbes, le 24 janvier 1962. Auteure. Victime et survivante.
Elle dit d'elle ; Je suis persuadée que la souffrance incestueuse a construit une partie de ma personnalité et que les abus et autres maltraitances subies pendant l'enfance ont orienté ma vie. Durant des années, j'ai vécu comme si je n'avais rien vécu. J'ai essayé de me construire une vie comme tout le monde. Je me suis mariée, j'ai eu des enfants, je voulais vivre. Des années après avoir subi l'inceste, je suis tombée sur un magazine qui avait consacré dans ses pages un gros dossier à l'inceste. La douleur que j'avais enfouie, s'est alors réveillée. Je commence une thérapie à l'âge de 35 ans et c'est suite aux lettres envoyées à ma thérapeute que je me suis découverte un don pour l'écriture. Mes écrits ont représenté un vecteur idéal pour partager mes souffrances d'enfant abusé. L'écriture permet d'exister à travers la souffrance. Depuis quelques mois, je travaille à partir de mon témoignage à l'écriture d'une auto-fiction. J'écris aussi de la poésie.



Quatrième de couverture :

Parler de l’inceste n’est pas chose aisée et entraîne souvent une indéfinissable, mais bien réelle, pression au silence. Écrire l’inceste pour définitivement briser ce lourd silence qui s’impose sans y être invité, tel est le credo de l’auteure.
Présenté de manière originale, sous une forme épistolaire, ce témoignage retrace le parcours difficile d’une femme blessée au plus profond d’elle-même par l’infamie et son combat pour s’affranchir de ce passé douloureux.
Au travers de son expérience, l’auteure transmet une incroyable énergie et une détermination communicative, fruits d’un courage sans faille et d’un long travail psychologique sur elle-même, qui ne sont rien d’autre qu’un message d’espoir pour les personnes victimes de ce drame.


J'ai lu le livre de Corinne Jean d'une seule traite. Je voulais comprendre. Je fais partie de ces enfants protégés qui n'ont jamais croisé la route d'un pervers, d'un malade, d'un détraqué. Je sais pourtant que cela existe. J'ai lu des chiffres effrayants - 1 enfant sur 4 subirait des attouchements. C'est inimaginable et pourtant... Un jour, une condisciple de classe m'a parlé de quelque chose qui lui était arrivé. J'avais 11 ans. Je ne savais rien de la vie ni du monde des adultes. Je l'ai dit à mes parents qui m'ont fait comprendre qu'on n'était jamais sûr avec ces choses là. Ils n'ont rien fait.
Après avoir posé le livre, j'ai repensé à cette fille. Je me demande si elle va bien aujourd'hui. Si elle n'a pas trop souffert et a pu se construire une vie d'adulte. Tant de questions qui n'auront jamais de réponses.

Dans son livre, Corinne Jean raconte l'inceste. "C'était un dimanche matin. Juste avant la messe. Ce jour-là, mon père a assassiné mon enfance. Il m'a violée. J'avais onze ans. Pendant des années, j'ai refoulé mes souffrances les plus intimes.Je suis issue d'une famille dysfonctionnelle. Un jour, le frère de mon père, a voulu me faire subir des attouchements. J'ai réussi à me sauver. Je me suis confiée à mon frère qui en a ensuite parlé à mes parents. Mon père s'est fâché très fort sur son frère. Son comportement m'a rassurée. Sauf que le lendemain, mon père a commencé à abuser de moi. Ce cauchemar a duré plus de six ans.Mon père avait un garage qui était situé à 300 mètres de la maison. Il me prenait parfois avec lui en prétextant une visite chez ma grand-mère. Là, dans la remise, il m'a fait subir les pires atrocités. Il faudra des années, avant que je brise ce lourd silence qui s'est infiltré en moi, sans y être invité.Mon passé douloureux, j'ai décidé de l'exorciser dans mon livre pour qu'enfin la société ose parler de l'inceste, à mots découverts et pour offrir un message d'espoir aux personnes victimes de ce drame."

J'admire Corinne Jean d'avoir osé parler. Il faut un courage inouï. Avec son texte, elle mets des mots sur des maux et ouvre des perspectives à celles (ceux) qui se terrent dans leur histoire. Il vaut mieux se taire. La société n'est pas bienveillante pour les victimes. Puissent tous ceux, toutes celles qui ont subi des attouchements, des viols et autres atrocités, avoir la chance de lire ce livre. Qu'il leur donne l'espoir d'un chemin sans pierre. Merci Corinne pour cet instant de toi.

2 commentaires:

  1. c'est une belle présence, une invitation, pour moi et mon histoire. Je suis toujours étonnée de voir mon vécu et mon livre. C'est une reconnaissance qui provoque toujours de belles émotions. je suis heureuse de te connaître, c'est une belle rencontre, j'aime ton univers, et tu nous charmes avec ton imaginaire. "Le texte sur la patate, il est génial !!!!! Merci d'être toi et d'être dans ma vie. Corinne

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    1. Je suis sincèrement heureuse d'avoir croisé ton chemin. J'ai le sentiment que ce qui nous relie c'est plus qu'un klaxon - mais c'est aussi un klaxon. Tuuuuuut à la vie. Tuuuuuuut à l'amitié.

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