vendredi 23 octobre 2015
La queue de la cerise - défi écriture
Parce que j'ai eu le malheur de dire qu'il était possible d'écrire sur tout, même sur des queues de cerises, me voilà assignée à la table en train de me torturer les méninges sur la queue d'une cerise. Je dois présenter un texte de deux mille cinq cents caractères minimum sur le pédoncule de ce drupe de la famille des rosacées de toutes les teintes de rouge et même parfois jaune. Le tout en trente minutes.
Le singulier « queue de cerise » change tout car s'il s'était agit « des queues de cerises », je me serais vautrée dans le rien, les nèfles, les clopinettes, les clous. J'aurais écrit pour du beurre. J'aurais passé du temps pour les c... du pape.
Ici, je dois me concentrer sur la queue et rien qu'elle, de la cerise.
Mais d'abord peut-on imaginer une cerise sans queue ? Pauvre petite bille flottant avec tristesse dans un pot d'eau de vie, un apéritif ou décorant un dessert sans que l'on puisse la saisir pour la déguster. Sans queue, elle nécessiterait l'emploi d'un cure-dent ou pire, de doigts qu'elle maculerait de jus ou de crème. Sans queue, pas de boucles d'oreilles pendant l'été quand le couple cerise pend devant et derrière l'oreille attendant d'être dévoré par des quenottes gourmandes.
Bien sûr pour la compote ou la confiture, dans les gâteaux, sur les tartes, dans les sauces, elle se défait de son membre et perd même son cœur sous le coup du dénoyauteur. C'est alors que la queue commence une nouvelle vie, une vie de décoction, d'infusion, une vie en poudre ou en préparation magistrale, comprimés ou gélules, pour soulager et aider l'humain adulte grâce à ses propriétés diurétiques et dépuratives, détoxifiantes et drainantes car la queue de cerise est riche en flavonoïde, en sels de potassium en mucilage et en tanins. Elle aide à contrer l'inflammation des voies urinaires et tord le cou à la cystite et la colique néphrétique. Elle allège l'individu qui, s'il ne perd pas de poids, dégonfle. Elle traite les œdèmes et désintoxique le corps en augmentant la diurèse. Les reins sont activés et éliminent plus et plus facilement, notamment les calculs urinaires. Enfin, elle traite l'hypertension modérée, renforce les nerfs grâce à son pouvoir calmant, nettoie le sang et soulage de la douleur.
N'allez pas penser que toutes ses découvertes sont récentes, elles datent du Moyen âge lorsque la queue de la cerise permettait de soigner les problèmes d'arthrite ou aidait à évacuer les urines. Plus avant, les légionnaires romains l'ont utilisée comme fortifiant pendant leurs grandes batailles.
Que voilà bien des vertus pour une si petite queue. Que voilà du temps bien utilisé à apprendre quelque chose de neuf. Jamais plus je ne regarderai une cerise et sa queue avec le même œil.
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