mercredi 28 février 2018

Défi 82 - Douceur - 28 février


Douceur

La douceur, c'est un flocon de neige qui vole, une caresse sur la joue, un parfum de fleurs en mai, un bonbon sur le bout de la langue. La douceur, c'est l'amitié partagée, l'amour un beau soir, la musique de l'âme, la soie au bout de ses doigts. Sans douceur, l'homme meurt et si ce n'est pas physiquement, c'est l'intérieur qui se fige et donne un robot fait homme. Sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes, j'ai vu la douceur sur patte, brun rougeâtre, protégé et sauvage. En douceur, nous nous sommes arrêtés, le temps d'un photographie, elles s'en étaient allées. Souvenir à jamais gravé dans mon cœur, douceur suprême, lien éternel avec le Pérou.

mardi 27 février 2018

Défi 81 - Matin - 27 février


Matin

Je me souviens de ces matins d'hiver
Dans la nuit sombre et glacée
Quand je marchais à côté de mon frère
Sur le chemin des écoliers
Quand nos membres, encore tout engourdis
De sommeil, grelottaient sous les assauts du vent
Nous nous battions à grands coups de boules de neige
En riant (Gérard Lenorman)

J'aime les matins où après une bonne nuit, j'ouvre un œil et je me dis que cette journée sera la journée de tous les possibles. Un étirement, un pied hors du lit et me voilà partie pour un marathon dont je ne connais ni la durée ni la destination. Je me laisse porter par le matin. J'agis au radar matinal. Certains matins sont moins joyeux que d'autres mais quand même, le réveil est tiré, il faut le boire.

lundi 26 février 2018

Défi 80 - Dragon - 26 février 2018


Dragon

Dans l'imaginaire collectif, le dragon est un monstre fabuleux aux griffes de lion, aux ailes d'aigle et à la queue de saurien. Il vit dans une caverne et lance du feu par les yeux, la gueule et les narines. On en retrouve dans presque tous les pays, dans de nombreuses légendes. Il symbolise bien souvent la vigilance impitoyable. Il garde les portes et les trésors, veille sur des jardins ou des fontaines, se défend jusqu'à son dernier souffle et finit par périr sous les coups d'un homme vaillant qui reçoit en récompense la fille du roi en mariage.

dimanche 25 février 2018

Défi 79 - Poussière - 25 février


Poussière

La fée poussière est une sorcière juste bonne à tourmenter la ménagère. A peine le travail terminé qu'il faut déjà recommencer. Elle transforme les femmes en Sisyphe en jupons et franchement, je ne l'aime pas. Parfois, elle vient dans l’œil et cela occasionne une gêne terrible. D'autres fois, elle se fait mordre et cela se termine toujours mal quand on en tombe. Il n'y a que la poussière d'or qui soit vraiment intéressante car elle rend plus riche ou la poussière fécondante car elle permet à la vie de continuer. Il ne reste que des poussières à mon temps et voilà déjà le point final.

samedi 24 février 2018

Défi 78 - Sable - 24 février


Sable

Le petit prince - A. de Saint-Exupéry

Première rencontre

Il y a six ans, j'avais une panne dans le désert du Sahara. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir , tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toutes les terres habitées. J'étais plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait:
- S'il te plaît... dessine-moi un mouton!

J'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre. J'ai bien frotté les yeux. J'ai bien regardé. Et j'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement.

Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n'est pas ma faute. J'avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l'âge de six ans, et je n'avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts.

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Pour moi, le sable est à jamais associé au petit prince, texte que je chéris entre tous les textes. Étendue sur ma serviette, les yeux fermés, les mains qui jouent distraitement avec les éléments, dessinent des formes, je me prends à rêver que je suis au Sahara et qu'un petit homme, tout pareil entre dans ma vie. Evidemment, s'il me demande de lui dessiner un mouton, je saurai qu'il ne faut pas qu'il ait l'air malade, qu'il soit trop vieux, qu'il porte des cornes... Je pourrai directement dessiner la caisse dans laquelle se trouve la mouton et je pousserai la bonté en joignant de l'herbe pour qu'il puisse se nourrir. On se demande pourquoi l'aviateur n'y a pas directement pensé...

vendredi 23 février 2018

Défi 77 - Chagrin - 23 février


Chagrin

Le cœur se compose de deux chambres dans lesquelles habitent joie et chagrin. Lorsque joie dans l'une s'éveille, dans l'autre s'endort. Ô Joie, prenez garde ! Parlez donc bas, de crainte d'éveiller chagrin. (Herman Neuman) Le cours de la vie est pavé de chagrin ; petites tristesses passagères ou désespérance infinie. Le cœur oscille sans cesse, il voudrait sourire mais ce sont des larmes qui perlent sur le bord des cils. Je ne vis pas les moments les plus faciles de mon existence. J'ai des décisions à prendre pour éloigner les chagrins mais couper des branches fait toujours souffrir.

jeudi 22 février 2018

Défi 76 - Humour - 22 février


Humour

Lorsqu'on rencontre le mot "Humour" inévitablement la question "Peut-on rire de tout" vient à l'esprit. Mais peut-on rire de tout ? Je suis d'une génération qui a connu une horde d'humoristes irrévérencieux pour qui tout était matière à rire. J'ai adoré cette époque. Aujourd'hui avec la frilosité ambiante, je ne pourrais même pas reprendre dans ces lignes certains des termes qu'ils ont utilisés. Notre monde s'est sclérosé. Il a peur de sa réalité. Nous rencontrons partout des langues de bois et malheur à celui qui s'écarte de la ligne directrice du parti de la bien bien-pensance. Grrrrrrrrrr ! Je me sens de plus en plus mal dans mon époque et pour moi, jusqu'à mon dernier souffle, un chat restera un chat !!!

mercredi 21 février 2018

Défi 75 - Maison - 21 février


Maison


L'amour est une maison
Où le lierre s'étend du toit rose aux murs blonds
L'amour est une maison
Où l'été, le printemps sont les seules saisons
L'amour est une maison
Dont les portes qui grincent écrivent des chansons
Où l'amour est une maison
Qui fait fondre la neige et lever les moissons

Les fenêtres sont des sourires
Et chacune des pierres est un mot d'amour
Le grenier c'est les souvenirs
Des premières caresses aux prochains beaux jours
Mon amour...

L'amour est une maison
Bien à l'abri du vent dans le creux d'un vallon
L'amour est une maison
Où l'on dort trop souvent sans y faire attention
L'amour est une maison
Où parfois l'on s'éveille sans s'y être endormi
L'amour est une maison
Qui comprend quelquefois avant qu'on ait compris

Les fenêtres sont des sourires
Et chacune des pierres est un mot d'amour
Le grenier c'est les souvenirs
Des premières caresses aux prochains beaux jours
Pour mon amour...

L'amour est une maison
Qui vieillit quelquefois quand le temps est trop long
Mais l'amour est une maison
Qui ne ferme jamais ses volets pour de bon

L'amour c'est notre maison
Et le lierre s'étend du toit rouge aux murs blonds
L'amour c'est notre maison
Et l'été le printemps sont nos seules saisons
L'amour c'est notre maison
Et les portes qui grincent ont écrit ma chanson
L'amour c'est une maison
Qui ne ferme jamais ses volets pour de bon

L'amour est une maison
L'amour est une maison...

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Notre maison c'est un peu la maison du bon Dieu, on y tient maison ouverte et il n'y a pas d'employé de maison. Dans notre maison de famille, une maison bourgeoise coincée entre une maison close, une maison de jeu et la maison de Dieu, nous ouvrons à qui se présente même si ce qu'il raconte est gros comme une maison. Entrez, installez-vous, prenez un verre, prenez en deux et si la tête vous tourne un peu, vous verrez certainement une maison à champignon ou bien à maringouins. N'ayant crainte, tout est sous contrôle dans notre maison de vacances.

mardi 20 février 2018

Défi 74 - Monde - 20 février


Monde


Il paraît que les nouvelles ne sont pas si bonnes
Que le moral descend
Et que les forces t'abandonnent
J'entends
Tous les gens
Parler de tes histoires
Que l'avenir qui t'attend
Se joue sur le fil du rasoir

Qu'en est-il de l'amour ?
Des larmes et de la peine ?
De la vie de tous les jours ?
De la paix sereine ?

[Refrain:] Allô le monde ?
Est-ce que tout va bien ?
Allô le monde ?
Je n'y comprends plus rien...
Allô le monde ?
Prends soin de toi...
Allô le monde ?
Ne te laisse pas aller... comme ça... comme ça...

Quel est le nom du mal dont tu subis la fièvre ?
Les étranges idéaux, les hystéries funèbres ?
Dis-moi ce que je peux faire de ma petite place,
Quels sont les actes et les mots qui peuvent t'aider à faire face ?

Pousser à la révolte,
Pour faire le premier pas,
Semer pour qu'on récolte,
Pour crier ton effroi...

[Refrain]

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Je voudrais voir le monde dans un grain de sable,
Et le paradis dans une fleur sauvage,
Tenir l'infini dans la paume de ma main,
Et voir l'éternité durer une heure.
Lara Croft

Enfant, je voulais voir le monde... J'avais imaginé vivre une année dans chaque pays et j'avais beaucoup pleuré lorsque je me suis rendue compte que mon rêve était impossible. Il y avait trop de pays pour seulement une vie. Depuis, j'essaye de voyager le plus possible mais là encore, il y a un problème qui n'est plus le temps mais l'argent. Il y a officiellement 197 pays dans le monde et 324 si on y ajoute les états contestés. Au vu de ma liste de pays visités, je me dis qu''il y a encore bien des voyages à travers le monde à prévoir.

lundi 19 février 2018

Défi 73 - Projet - 19 février


Projet



Le projet c'est demain ou bien après demain, la semaine prochaine, un autre mois, une autre année. Projeter, c'est concevoir, préparer une action pour un moment déterminé... C'est mettre de l'espoir dans quelque chose qui n'arrivera peut-être pas. Des projets nous en avons tous par centaines, par milliers et seulement quelques uns passent la ligne d'arrivée. Avoir des projets c'est vivre, c'est donner de l'espoir à ce qui va venir. Sans projet, l'homme meurt ; sa vie s'étiole. J'ai une valise de projets et j'ai hâte de savoir si un va faire le grand saut hors de mon chapeau.

dimanche 18 février 2018

Défi 72 - Choix - 18 février


Choix

Action de choisir quelque chose, quelqu'un, de le prendre de préférence aux autres ; résultat de cette action : Le choix d'un trajet
Pouvoir, possibilité de choisir (surtout avec laisser, avoir, donner) : Je vous laisse le choix des armes. Ensemble de choses, d'éléments, etc., parmi lesquels on peut choisir : Étal qui offre un grand choix de produits.
Ensemble de choses qui ont été choisies, sélectionnées pour leurs qualités : Un choix de friandises.

Ce sont les choix qui ouvrent les chemins de la vie écrivait Sonia Frisco. Chaque décision que nous prenons influence le cours de notre existence. Porter du noir ou du blanc ne produira pas les mêmes réactions de notre entourage car le message sera complètement différent. Continuer ou renoncer et c'est la face de notre monde qui est modifiée car "Les choix se font en l'espace de quelques secondes et se paient le reste du temps." (Paolo Giordano)

samedi 17 février 2018

Défi 71 - Aventure - 17 février


Aventure

Aventure est un de ces mots qui font se bousculer les images dans la tête. Entre l'aventurier perdu dans la jungle, le sportif casse-cou, la diseuse de bonne aventure, l'individu infidèle, mon cœur balance. Tendre sa main à la voyante pour connaître son lendemain ou tendre la main vers une liane qui peut nous sauver la vie, tendre à oser quelque chose ou tendre la joue, l'aventure est pour chacun au coin de la rue. Et vous ? Quelle sera votre aventure ?

vendredi 16 février 2018

Défi 70 - Joie - 16 février 2018


Joie

Hymne à la Joie



- 1 -
Joie discrète, humble, fidèle
Qui murmures dans les eaux
Dans le froissement des ailes
Et les hymnes des oiseaux
Joie qui vibres dans les feuilles
Dans les prés et les moissons
Nos âmes blanches t'accueillent
Par de naïves chansons.- 2 -
Joie de l'être et de la vie
Sanglante comme un beau soir
Éclosion infinie
Des rêves et des espoirs
Dans notre coupe tendue
Verse-nous le vin vermeil
Où se clôt, fervente et drue
La puissance du soleil.
- 3 -
Joie limpide, joie austère
Pàle fille de devoir
Dont l'immaculé mystère
Se revêt de voiles noirs
Ah! surgis, ardente et pure
De l'oeuvre de tous les jours
Pour lui donner la parure
Lumineuse de l'amour.
- 4 -
Joie immense, joie profonde
Ombre vivante de Dieu
Abats-toi sur notre monde
Comme un aigle, viens des cieux
Enserre dans ton étreinte
La tremblante humanité
Que s'évapore la crainte
Que naisse la liberté!- 5 -
Joie énorme, joie terrible
Du sacrifice total
Toi qui domptes l'impossible
Et maîtrises le fatal
Joie sauvage, âpre et farouche
Cavalière de la mort
Nous soufflons à pleine bouche
Dans l'ivoire de ton cor.
- 6 -
Joie qui montes et débordes
Tu veux nos coeurs? ...les voilà
Et nos âmes sont les cordes
Où ton archet passera
Que ton rythme nous emporte
Aux splendeurs de l'Éternel
Comme un vol de feuilles mortes
Que l'orage entraîne au ciel.


Paroles: Joseph Folliet Musique: Beethoven (9e symphonie)


Oh la joie ! Caresse sur le cœur, contentement de l'âme, petit ou grand bonheur. Joie discrète, joie tempête. Joie attendue, joie surprise. Mille visages de la joie pour rendre l'homme heureux. La joie est une émotion vive, agréable, limitée dans le temps qui donne un sentiment de plénitude et qui affecte l'être entier au moment où ses aspirations, ses ambitions, ses désirs ou ses rêves viennent à être satisfaits d'une manière effective ou imaginaire. La joie est un sentiment d'ordre affectif, moral, intellectuel ou psychique. Bref, en un mot comme en cent, la joie, c'est la joie.

jeudi 15 février 2018

Défi 69 - Nuage - 15 février 2018


Nuage

Quatre nuages pour une chanson "Ce matin le vent Apporte de l'ouest Quatre nuages lents Ils ont dû voir hier Quatre volets bleus Ouverts sur l'océan Pousse le vent". Assise confortablement dans l'avion qui me ramène vers la France, bien au-dessus des nuages, je me sens libre et heureuse. Je viens de vivre deux semaines d'automne magiques en Argentine. J'y ai rencontré des gens ouverts et amicaux et apprécié le climat et le ciel bleu. Le mot nuage évoquera à jamais ce voyage que je chéris tout au fond de mon cœur.

mercredi 14 février 2018

Défi 68 - Anniversaire - 14 février


Anniversaire

Naître un 14 février c'est un double cadeau - cadeau de la vie et cadeau de l'amour. Adorable schtroumpfette attendue avec tellement d’impatience après des mois de tristesse, tu étais la consolation des moments si pénible de l'année précédente. Et tu es apparue telle un bébé soleil dans la salle aux immenses fenêtres baignées de lumière sans difficulté, à l'heure idéale. Trente anniversaires anniversaires se sont succédé et tu es devenue une jeune femme soleil, une amie attentive, une collègue appréciée et à jamais l'amour de ma vie.
Joyeux anniversaire ma chérie ! On se voit très très vite !!!

mardi 13 février 2018

Défi 67 - Voyage - 13 février


Voyage

Le Voyage

Charles Baudelaire

À Maxime Du Camp

I

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

II

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où !
Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

Chaque îlot signalé par l’homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L’Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.

Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

III

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.

Dites, qu’avez-vous vu ?

IV

« Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

– La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »

V

Et puis, et puis encore ?

VI

« Ô cerveaux enfantins !

Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l’échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ;
L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu’assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L’Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
« Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l’opium immense !
– Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

VII

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu’autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »

À l’accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

VIII

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

Charles Baudelaire

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Julien dit qu'on a toujours un bateau dans le cœur, un avion qui s'envole pour ailleurs et c'est vrai. Je vis entre des valises de tailles différentes pour des séjours différents dans des endroits dissemblables. Je vis avec Trivago et le comparateur des prix des vols au bout des doigts. Mon carnet de voyage ne quitte jamais mon bureau car il sait qu'il repartira bientôt. Le monde est grand, le monde est beau et j'aimerais en découvrir toutes ses facettes. Hélas ! il me manque le temps car la montre joue contre mon désir et l'argent, nerf des voyages. Demain, je m'envolerai vers l'Afrique, j'ai hâte que la nuit d'achève. 

lundi 12 février 2018

Défi 66 - Ciel - 12 février


Ciel


Pierre Vassilu

J'ai trouvé un journal dans le hall de l'aéroport
Je viens la chercher elle m'a dit sois là à dix heures
Je n'ai plus un' seconde à moi
Puisque je lui ai tout donné
Tout donné
Qu'est-c'que j'ai fait encor'de mon ticket de parking
J'ai dû le perdre tout à l'heure au lavatory
Elle'croit que je vais lui donner
Dix centim's pour aller pisser
C'est râpé
On annonc'que l'avion du Buenos Aires est arrivé
Je remonte en courant l'escalier
Je bouscul' des fill's des hommes maquillés
Et je cours jusqu'à la porte G
Je l'ai - me
Yo te quiero Cuando cuando
Les voyageurs qui sortent
Sont tous plus ou moins pressés
Dis-moi Carolina pourquoi
Tu n'es jamais pressée
Déjà la semaine dernière
Tu as dû sortir la dernière de l'avion
Je ne veux plus attendre encore
Mes fleurs sont fanées
La Renault rouge qu'est dans le hall
Commence à tourner
Elle rougit les vitres fumées
Et je vois le Boeing entrer
Dans l'entrée
Je m'installe
Le commandant me dit bonjour
Comment ça va
Alors vous êtes enfin de retour
Plan de vol
Regardez encore une fois
Comme le ciel est grand
Car nous allons revenir dedans
Dedans
Ba da da ba da da a a a ...

***********************************

Ciel

Lorsque le ciel est grand et que je suis au-dessus des nuages, c'est la chanson "J'ai trouvé un journal dans le hall de l'aéroport de Pierre Vassilu qui tourne en boucle dans ma tête. Pas de risque qu'il me tombe sur la terre quoi que, certains orages à 35.000 pieds sont particulièrement inquiétants.
D'ici peu, la chanson résonnera pendant mes longues heures de voyage.

dimanche 11 février 2018

Défi 65 - Lumière - 11 février


Lumière

"Ce n'est pas une lumière" se dit de quelqu'un qui n'a pas inventé l'eau chaude. Ah ! je vois une trait de lumière dans vos yeux. Il semblerait que vous ayez enfin la lumière de la raison. Un jour peut-être vous serez dans la lumière mais en attendant, appuyez-donc sur l'interrupteur que l'on puisse voir ce que l'on dit. C'est déjà plus clair !

samedi 10 février 2018

Défi 64 - Sens - 10 février


Sens

Les sens sont les facultés par lesquelles les hommes et les animaux perçoivent. Il y en a cinq ; la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat et le goût. Parfois un sixième sens s'invite à la fête. Il est fantasmagorique, pas certain du tout et souvent nié. Ca n'a pas de sens, disent le gens sensés quand d'autres leur opposent que cela tombe sous le sens. Le tout bien entendu est d'avoir le sens des nuances ce qui n'est pas toujours le cas pour le sens commun. Ce n'est pas parce qu'on ne saisit pas le sens qu'il n'y a pas de plaisir.

vendredi 9 février 2018

Défi 63 - Secret - 9 février


Secret

Chut ! c'est un secret et ce qui est secret est tu. Ce qui est tu reste caché au fond de l'esprit ou parfois au fond du cœur. Je vais te confier un secret dit l'enfant à son ami et le secret devient en l'espace d'une seconde quelque chose de publique qui sera raconté au plus grand nombre. C'est un secret, ne le dites pas... et les mots voyagent de bouches en oreilles. On devrait pouvoir tout dire dans un monde idéal mais notre société aime cultiver le secret dans un grand jeu de qui va baiser l'autre. Mais surtout ne le racontez pas...

jeudi 8 février 2018

Défi 62 - Passion - 8 février


Passion

La passion est un fruit de l'imaginaire, un vif sentiment qui s'empare de tout l'être et stimule les émotions. Romantique, interdite, il faut à tout pris garder la passion intacte car "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion." (Georg Wilhelm Friedrich Hegel) Dis-moi tes passions et je te dirai qui tu es.

mercredi 7 février 2018

Défi 61 - Orage - 7 février


Orage

Il avait fait chaud toute la journée et une brume laiteuse s'élevait dans l'air. Au loin, le tonnerre se mit à gronder. Ses cris devenaient de plus en plus violents. Le vent se levait et couchait les hautes herbes. Soudain, le spectacle débuta. Le ciel se déchira dans une explosion de lumière. On voyait comme en plein jour. Au nord, c'étaient des explosions de lumières blanches, à l'ouest des mauves fluorescents, au sud des zigzags qui partaient du lac pour d'élever dans les airs. On pensait à la fin du monde... Pourtant le vent poussa les nuages. Le tonnerre perdit de sa force dans un dernier éclair faiblard.

mardi 6 février 2018

Défi 60 - Arc-en-ciel - 6 février


Arc-en-ciel


La vie est comme un arc-en-ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs. Pour obtenir un arc-en-ciel, il faut de l'eau et du soleil. L'arc-en-ciel est un phénomène optique qui se produit dans le ciel qui rend visible le spectre continu de la lumière du soleil quand il brille pendant la pluie. On appelle cela un photométéore. Il présente un dégradé de couleur continu. L'arc-en-ciel a de tous temps fasciné les hommes qui l'ont vénéré, chanté, peint, écrit. Parmi toutes les légendes, celle que je préfère est celle des Irlandais pour qui la cachette secrète de l'or du leprechaun était là où se pose l'extrémité de l'arc-en-ciel. J'ai toujours cherché le bout de l'arc-en-ciel mais je ne l'ai jamais trouvé...

lundi 5 février 2018

Défi 59 - Poésie - 5 février


Poésie

La poésie est un art, l'art de créer du texte à l'aide de mot pour en faire ressortir l’essence. La poésie c'est du concentré d'émotions, concentré de beauté. On se laisse porter par le rythme des mots, les pieds des vers, l’harmonie, l'assonance, l'allitération, les rimes... On se noie dans les métaphores, les comparaisons, les sens cachés ou bien doublés. La poésie c'est une musique qui parle au cœur et à l'âme. Nous sommes tous un peu poètes mas pour certains il semble plus simple de cadenasser la porte que de laisser libre cours à sa créativité. J'aime tous les poèmes et si je ne devais en choisir qu'un seul, ce serait Victor Hugo, Demain dès l'aube

Demain, dès l’aube…
Victor Hugo

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations»

dimanche 4 février 2018

Défi 58 - Sourire - 4 février


Sourire

Je dédie à tes pleurs, à ton sourire

Émile Verhaeren (1855-1916)
Recueil : Les heures claires (1896).

Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, 
Mes plus douces pensées, 
Celles que je te dis, celles aussi 
Qui demeurent imprécisées 
Et trop profondes pour les dire.

Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, 
A toute ton âme, mon âme, 
Avec ses pleurs et ses sourires 
Et son baiser.

Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ; 
Des liens d'ombre semblent glisser 
Et s'en aller, avec mélancolie ; 
L'eau des étangs s'éclaire et tamise son bruit, 
L'herbe rayonne et les corolles se déplient, 
Et les bois d'or s'affranchissent de toute nuit.

Oh ! dis, pouvoir, un jour, 
Entrer ainsi dans la pleine lumière ; 
Oh ! dis, pouvoir, un jour, 
Avec des cris vainqueurs et de hautes prières, 
Sans plus aucun voile sur nous, 
Sans plus aucun remords en nous, 
Oh ! dis, pouvoir un jour 
Entrer à deux dans le lucide amour !...

Émile Verhaeren.

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Un sourire, ce n'est pas un rire parce qu'un sourire c'est délicat, c'est discret, c'est un léger mouvement de la bouche alors qu'un rire peut être immense, énorme, éclatant et quand on n'arrive pas à le réprimer, irrépressible, incoercible. On éclate de rire, pas de sourire, on rit aux éclats, on s'esclaffe, on rit à gorge déployée, aux larmes, de bon cœur, à se tenir les côtes, à se décrocher la mâchoire, à en prendre haleine ou bien encore comme un bossu, comme un fou... On fait un sourire, on l'a sur les lèvres ou sur le coin des lèvres, on salue avec le sourire, on dit, on répond, on avoue avec un sourire. On échange, on distribue, on reçoit des sourires et parfois, tout se termine dans un dernier sourire.

samedi 3 février 2018

Défi 57 - Brouillard - 3 février


Brouillard

Ils nageaient dans le brouillard qui était à couper au couteau. A un moment où à un autre, il faudrait bien foncer dedans pour en émerger car Brouillard du matin n’arrête pas le pèlerin. Tout cela peut paraître brumeux mais ce n'est qu'une question de distance ; la brume est moins dense que le brouillard. Autant le savoir.

vendredi 2 février 2018

Postcrossing janvier 2018

Russie
Nouvelle année qui commence, nouveau pays dans ma liste : le Chili. De jolis envois en ce mois de janvier.












Cartes reçues en janvier :

Allemagne

Allemagne

Allemagne

Allemagne

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Biélorussie

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Italie

Lituanie

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Pays Bas

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Russie

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Slovénie

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République Tchèque

Turquie