dimanche 2 août 2015

I hate sundays


Je me promenais avec ma fille dans un magasin de vêtements lorsque nous sommes passées à proximité d'un rayon de tee-shirts qui disaient en différentes couleurs : "I hate mondays"


Je me suis retournée vers elle et je lui ai demandé si elle aussi, elle détestait les lundis. Mais elle m'a répondu que non. Que tous les jours de la semaine étaient bien. Qu'elle ne voyait pas de différence.

Et moi ? Est-ce que je déteste les lundis ? Non ! J'aurais même plutôt tendance à les apprécier car si la maxime dit "Chaque jour tu peux recommencer ta vie", je l'ai transformée en "Chaque semaine tu peux recommencer ta vie". Le lundi, c'est en quelque sorte un genre de premier janvier lorsqu'on fait des projets pour l'année à venir, quand on on prend de bonnes décisions qui ne dureront que le temps de les écrire ou d'y penser mais qui auront au moins eu le mérite d'exister. Donc lundi et moi, ça colle. Mais si le lundi ça marche, alors qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? Quel est mon jour exécré ? Le jour que j'aimerais enlever de la semaine ? Sans hésitation, et depuis toujours, c'est le dimanche.


Le dimanche chez moi, c'était le jour de l'attente des visites familiales. Enfin surtout une. Le jeune frère de ma mère faisait chaque semaine le tour de la famille avec sa famille. Il commençait pas ma grand-mère toute heureuse de voir ses seuls petits enfants mâles, passait ensuite chez nous puis allait chez mon oncle. A l'époque, je trouvais ça plutôt rigolo. Ma tante travaillait dans un hôpital et elle m'apportait des gants, des bandages, des seringues, des masques... pour jouer à l'infirmière. Elle espérait peut-être éveiller une vocation qui n'est de toute façon pas venue.

Avec les années, j'ai trouvé les dimanches d'attente de moins en moins drôle. On restait chez nous tout l'après-midi et parfois ils ne venaient pas. D'autres fois, ils arrivaient en coup de vent en toute fin de journée et il était alors trop tard pour envisager de faire quelque chose. Mais en y réfléchissant, je ne suis pas certaine que mes parents auraient eu des plans pour un dimanche découverte, un dimanche amusement, un dimanche mémorable. Chez nous, les dimanches prenaient des allures d'escargot et je n'avais qu'une seule envie, être lundi pour retourner à l'école.

De cette époque, j'ai gardé deux traumatismes : l'aversion de la télévision et celle des dimanches. Les années n'ont hélas rien arrangé. A présent, on n'attend plus personne et c'est le travail qui s'invite. 7 jours sur 7. Pas de danger qu'il oublie ou qu'il passe en coup de vent. Il empoisonne les fins de semaines. Et, si par chance, on voyage, le dimanche est le jour du retour. Et de vous à moi, ce n'est jamais drôle de rentrer en Belgique.

Rien à faire. Dimanche et moi nous sommes fâchés à vie. Heureusement, demain, c'est lundi !


« J’ai horreur du dimanche : tous ces gens qui encombrent les rues, sous prétexte de se reposer. »
de Roger Martin du Gard 

1 commentaire:

  1. Flash-back sur le passé ... Réflexion...Je n'ai pas de jour préféré ou détesté ...ils ont dû l'être certainement tour à tour en fonction de certaines périodes ou événements dans ma vie ... Rien de plus, rien de moins ^+^

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