jeudi 28 septembre 2017

PRÊTE POUR LA GRANDE AVENTURE ? - Nicole (Coste47)



Il était une fois, une goutte d’eau,

ronde comme une perle, elle se prélassait sur une feuille.

Le soleil la faisait briller de tous ses feux.

Elle était arrivée là, venant d’un petit nuage, au cours d’une pluie fine.

A l’aube, elle glissait lentement sur le bord de la feuille,

craignant d’avoir le vertige.

Si elle restait plus longtemps, la chaleur allait la renvoyer vers un autre nuage,

or elle voulait tenter la grande aventure !

On lui avait raconté qu’elle pouvait faire un très long voyage, à condition d’être

patiente, avant de retourner dans le ciel d’où elle retomberait sur terre

et pourrait recommencer indéfiniment ce périple !

Mais, si elle n’y prenait garde,

elle retournerait aussitôt d’où elle était venue !

Un papillon s’approcha, s’éloigner vite, ne pas lui servir de petit déjeuner !

se faire toute petite contre la tige, mais……

tout à coup : plouf !

Elle atterrit sur une primevère toute jaune.

Elle huma le parfum délicat, s’en imprégna.

La tête commençait à lui tourner et sans y prendre garde, elle roula sur la terre

du sous-bois.

Elle entendit comme un clapotis, tout près d’elle : des milliers d’autres gouttes

sautaient sur les cailloux.

Vite les rejoindre, ne pas rester seule dans ces lieux inconnus !

-Où allez-vous si joyeuses ?

-Nous partons pour la grande aventure, veux-tu venir avec nous ?

Comment refuser une invitation si gentiment formulée ?

-Je viens !

Et la petite cascade continua sa route, en prenant au passage,  d’autres gouttes

esseulées.                                                                    

Tout à coup, un grand trou noir !

On y va ! on y va ! crièrent les premières. Attention ! baissez les têtes, ouvrez

grand vos yeux !

Certaines se mirent à trembler et leur chant se fit plus doux. On aurait dit un train

fantôme, sillonnant sous terre, se frayant un passage entre les pierres. De temps

en temps, le convoi dérangeait quelques vers de terre ou autres insectes sous

terrains. Un petit lérot qui avait creusé son terrier tout près, s’enfuit, ne voulant pas

être emporté par le convoi.

Il y avait des cris, des silences, des peurs et des inquiétudes, mais beaucoup de

curiosité pour la suite .

Où tout cela allait-il les conduire ?

Une lueur apparut au loin :

-La sortie, j’aperçois la sortie, hurla le chef de train. Mais un précipice les attendait

avant  leur retour vers la lumière.

Floc ! Floc ! Floc! Firent-elles en tombant sur les cailloux.

Une source avait jailli !

Elles se regroupèrent pour former un petit ruisseau qui se faufila  entre les touffes

d’herbes, sous les branches des arbres et qui toujours descendait emporté par le

courant.

Soudain le paysage changea. Des près fleuris bordaient le ru qui était obligé de se

tordre, de serpenter pour pouvoir avancer.

D’autres rus les rejoignirent et une petite rivière se forma.

Petite goutte, complètement stupéfaite par ce voyage, se remplissait les yeux,

ouvrait grand ses oreilles et n’osait parler de peur de perdre sa place.

Au-dessus d’elle, des barques  naviguaient, à côté d’elle, des poissons

mangeaient , certains essayant de remonter  à contre courant.

Sur la rive des enfants jouaient.

De loin en loin d’autres rivières les rejoignaient, et maintenant on ne voyait plus

que de l’eau : à droite, à gauche, devant, derrière….

Petite goutte était un peu inquiète !

-Où allons –nous ? demanda-t-elle à sa voisine.

-Vers la mer,  ignorante ! ne sais-tu pas que le grand océan nous attend ?

Elle n’osa plus rien demander, et, voyant que les autres se laissaient transporter,

elle fit de même.

C’est ainsi qu’elle atteignit la mer !

Des grosses vagues la secouèrent et l’envoyèrent sur le sable.

Las, le soleil brûlant l’expédia vers un cumulus qui se prélassait au-dessus de

la plage.

Ce voyage là était terminé, mais elle reviendrait sur terre et recommencerait !

Maintenant elle était prête pour la grande aventure      !

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