mercredi 27 septembre 2017

La mort du cerf (Théodore Botrel (1868-1925))



La mort du cerf (Théodore Botrel (1868-1925)

D’un pas feutré, le fauve automne
S’avance avec rapidité
Et le vent monotone entonne
Ses refrains d’adieu à l’été
*
La forêt pleure - l’entendez-vous? -
Hou-hou! Hou-hou!
La vieille forêt de chez nous
Hou-hou! Hou-hou!
*
Mais, tout à coup, au loin, résonnent
D’autres accents que ceux du vent
Les bêtes des halliers frissonnent
La biche fuit avec son faon
*
Le cor soupire - l’entendez-vous? -
Hou-hou! Hou-hou!
Au fond des grands bois de chez nous
Hou-hou! Hou-hou!
*
Le vieux dix-cors, tout seul, demeure
Pour tâcher de sauver les siens
Et quand il sent qu’il faut qu’il meure
Il se retourne vers les chiens!
*
Le dix-cors brame - l’entendez-vous? -
Hou-hou! Hou-hou!
Au fond des grands bois de chez nous
Hou-hou! Hou-hou!
*
Mais, sous le nombre, il faut qu’il tombe
Le flanc percé d’un coup d’épieu
Et l’écho vient, de combe en combe,
Nous porter son lugubre adieu!
*
Le cerf expire - l’entendez-vous? -
Hou-hou! Hou-hou!
Au fond des grands bois de chez nous
Hou-hou! Hou-hou!
*
L’arbre et l’oiseau, la brise folle
Pleurent l’ami superbe et doux
Toute la forêt se désole
Hormis les chasseurs et les loups!
*
La forêt pleure - l’entendez-vous? -
Hou-hou! Hou-hou!
La vieille forêt de chez nous
Hou-hou! Hou-hou!

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