"Faire un tabac" ! Expression savoureuse qui n'a absolument rien à voir avec le fait de rouler des cigarettes ou de cultiver du tabac dans son jardin. C'est même tout l'inverse : quand on "fait un tabac", on cartonne, on triomphe, on connaît un succès phénoménal !
L'origine est plutôt amusante : au 19ème siècle, les spectateurs enthousiastes dans les théâtres avaient pour habitude de taper du pied si fort que cela soulevait des nuages de poussière - et comme les gens fumaient beaucoup à l'époque, cette poussière mélangée à la fumée créait un véritable "tabac" dans la salle. Plus le spectacle était apprécié, plus on tapait, plus ça faisait de "tabac" !
Quelques exemples concrets :
- Ta grand-mère qui débarque au repas de famille avec son nouveau tatouage de dragon fait un tabac (même si tante Gertrude manque de s'étouffer avec sa soupe)
- Le dernier film de superhéros fait un tabac au box-office (les spectateurs se ruent dessus comme des mouches sur un pot de confiture)
L'expression fonctionne dans tous les domaines : spectacle, business, réseaux sociaux, cuisine... Dès que quelque chose rencontre un succès retentissant et fait parler de soi, c'est du tabac garanti !
Sens et signification
"Faire un tabac" signifie remporter un succès éclatant, connaître un triomphe retentissant, ou encore obtenir un accueil enthousiaste du public. L'expression s'applique principalement aux domaines artistiques (spectacles, films, livres, chansons) mais peut s'étendre à toute réussite remarquable qui suscite l'admiration générale. Elle évoque un succès qui dépasse les attentes et provoque l'enthousiasme collectif.
Origine et étymologie
Cette expression remonte au XIXe siècle et trouve son origine dans le vocabulaire théâtral. Le terme "tabac" vient du bruit que faisaient les spectateurs enthousiastes en tapant leurs pieds sur le plancher des théâtres pour manifester leur approbation. Ce martèlement rythmé évoquait le bruit que font les ouvriers qui battent le tabac pour le préparer. L'expression s'est développée dans les milieux artistiques parisiens pour désigner ces moments magiques où le public exprime bruyamment son enthousiasme. Elle s'est ensuite étendue à tous les domaines pour qualifier un succès qui fait du bruit et suscite l'adhésion massive.
Registre et nuances
L'expression appartient au registre familier à courant. Elle véhicule une connotation très positive d'enthousiasme, de réussite éclatante et de reconnaissance publique. Le ton est généralement admiratif, joyeux ou triomphant. Elle peut exprimer la satisfaction de l'artiste qui réussit, l'admiration du public, ou simplement constater un succès objectif. L'expression conserve une dimension spectaculaire qui évoque le monde du divertissement.
Exemples d'utilisation
- "Sa nouvelle pièce fait un tabac depuis l'ouverture, c'est complet tous les soirs."
- "Ce jeune chanteur a fait un tabac au festival avec sa première chanson."
- "Son livre fait un tabac en librairie, il est déjà réimprimé trois fois."
- "Cette série télé fait un tabac auprès des adolescents."
- "Sa présentation a fait un tabac lors de la conférence, tout le monde en parle."
Expressions synonymes en français
- "Faire un malheur"
- "Faire fureur"
- "Cartonner"
- "Faire un carton"
- "Avoir un succès fou"
- "Faire sensation"
- "Triompher"
- "Crever l'écran"
- "Faire un triomphe"
- "Remporter un franc succès"
- "Faire un boeuf" (argot des musiciens)
Équivalent dans d'autres langues
- Anglais : "To be a hit", "To be a smash hit", "To bring the house down"
- Espagnol : "Hacer furor", "Ser un éxito", "Arrasar"
- Italien : "Fare furore", "Avere un successo strepitoso", "Spopolare"
- Allemand : "Einen Riesenerfolg haben", "Einschlagen wie eine Bombe"
- Portugais : "Fazer sucesso", "Ser um estouro", "Arrasar"
Variantes et dérivés
- "C'est un tabac"
- "Quel tabac !"
- "Faire un tabac monstre"
- "Son tabac" (le succès de quelqu'un)
- "Un tabac phénoménal"
- "Faire un tabac d'enfer"
- "Le tabac de la soirée"
Usage contemporain
L'expression reste extrêmement vivante dans le français contemporain, particulièrement dans les domaines culturels et médiatiques. Elle est omniprésente dans la critique artistique, les médias spécialisés et la presse people pour qualifier les succès de films, séries, livres, albums ou spectacles. Dans l'ère du divertissement de masse et des réseaux sociaux, elle s'applique aussi aux contenus viraux, aux influenceurs qui percent, ou aux applications qui rencontrent un succès fulgurant. L'expression a conservé sa connotation théâtrale et spectaculaire qui correspond parfaitement à notre époque de la performance et de la visibilité médiatique. Elle peut aussi s'appliquer de manière plus large aux succès professionnels, aux lancements de produits, ou aux événements qui marquent l'actualité. L'expression illustre la permanence du vocabulaire artistique dans notre façon de concevoir le succès, conservant l'image du public qui applaudit et manifeste bruyamment son enthousiasme.
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