jeudi 25 décembre 2014

Un conte pour la veillée - Pierrot Lourdaud

Le réveillon de Noël est passé. Il nous reste de beaux souvenirs : une larme pour un cadeau inespéré, l'espoir de beaux moments à venir devant des piles de mots, des mets cuisinés avec amour et talent, un appel de l'étranger et la joie d'être ensemble. Merci à la vie ! Merci à Noël


Il y a quelques années, j'ai reçu comme cadeau de Noël de mon amie Marie-Claire Desmette un très joli conte inédit que j'ai déjà partagé avec son accord. Si vous en avez la possibilité, ne manquez pas ses spectacles !




Laid, niais, benêt, simplet,
Grand, fort, lourd et bête.
Pierrot est arrivé un jour au village, venant on ne sait d'où, avec deux moutons. Vous savez comment sont les garnements.
- "Pierrot est lourd ! Pierrot Lourdaud !" On a pris l'habitude de le nommer Pierrot Lourdaud.
- "Pierrot Lourdat, il est pauvre comme un rat !"
- "Pierrot Lourdiet, il est bête comme ses pieds !"
- "Pierrot Lourdin c'est un crétin !"
Aujourd'hui, c'est la fête de la lumière. Il y a bal dans la grange de l'auberge.
- "Pierrot Lourdé, tu viens danser ?"
- "Pierrot Lourdal, tu viens au bal ?"
- "Et pourquoi que j'irais pas ? Si c'est mon idée."
Pierrot met sa belle chemise, enfin, sa chemise, sa cravate. Il se peigne. Pierrot Lourdaud se trouve beau.

- "Mademoiselle Rachel, vous voulez bien me faire l'honneur de danser avec moi, s'il vous plaît ?"
- "Oh ! Pierrot Lourdaud, tu n'y penses pas. Tu vas saloper mes nouveaux souliers."
- "Sarah, vous voulez bien .... ? Lia, Lia, ...."
- "Pierrot Lourdard a de grands panards."
- "Qu'est-ce que je leur ai fait ? Pourquoi est-ce qu'ils sont si mauvais avec moi ? Tant pis pour eux, je m'en vas."
Pierrot Lourdiste est triste, Pierrot Lourdui rentre chez lui.
- "Hosahanah ! Hosahanah !
- "Qu'est-ce qu'ils raboulotent avec leurs ananas ?"
- Glooooooooooo "
- "Ho ! Avec votre tapage nocturne. Les honnêtes gens veulent dormir. Tiens, il y a de la lumière dans l'étable du Père Mathusalem. Pourvu que ce ne soient pas des voleurs."
Pierrot Lourdion est un grand couillon. Pierrot Lourdieu est un grand curieux.
Dans l'étable, il découvre un homme, une femme, un bébé, un âne, un bœuf.
- "Mais quel beau petit enfant ! Écoutez, Monsieur, c'est pas pour dire une chose ou une autre mais c'est pas ici la place pour un bébé naissant."
- "Je sais, Monsieur, mais qu'y puis-je. A l'auberge, il nous ont dit qu'il n'y avait plus de place."
- "A l'auberge, vous n'auriez pas été bien, il y a bal. Hé ! Madame, je vois que vous avez langé le bébé. Mais il ne fait quand même pas chaud. J'ai une idée, attendez-moi."
Pierrot rentre chez lui, va près de ses deux moutons.
- "Venez, vous deux, on a besoin de vous." Il arrive à l'étable
- "Me voilà ! Madame, vous voulez bien prendre l'enfant ?"
- "Je m'appelle Marie."
- "Ça ne fait rien, prenez-le quand même. Vous deux mettez-vous bien l'un contre l'autre, couchez-vous. Voilà, vous pouvez installer l'enfant. Il n'y a rien de plus chaud que la laine de mouton. Surtout quand les moutons sont dedans."
- "Hosahanah ! Glooo !"
- "Les voilà encore ! Je m'en vais."

Pierrot Lourdaud va droit devant lui, abandonnant ses moutons, sa seule richesse. Il marche, se repose, marche. Quand on marche, on fait du chemin. Quelques jours plus tard, à la fin de la journée, il arrive près d'un lac. Des pêcheurs reviennent avec leur pêche. Les barques sont basses sur l'eau.
- "Hé ! Toi, l'homme ! Tu nous donnes un coup de main. ?" Pierrot Lourdaud aide à décharger les paniers pleins de poissons.
- "Ça fait plaisir de voir travailler un gaillard comme toi. Comment tu t'appelles ?"
... "Si je dis Pierrot, ils vont encore dire Lourdaud. Je change de vie, je change de nom. – "Je m'appelle ... Simon."
- "Simon, si ça te dit, il y a une place pour toi dans l'équipe."
Simon s'installe au village, se marie, a des enfants. Il prospère. Le voilà patron pêcheur.
Un jour, il quitte tout. Encore une fois. Pour suivre le Prophète. Il faut dire que la vie est intéressante avec le Prophète, il se passe toujours quelque chose.
Un soir, le Prophète et ses amis se reposent après une journée bien remplie. Ils ont mangé, bu.
- "Si on jouait à quelque chose ? A pigeon vole, par exemple."
- "D'accord. Sérieusement, hein ! Pas des carabistouilles comme voleur vole."

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