Le pavé

Comme chaque année, accompagnant les vœux de nos amis suisses Emmanuel et Catherine, nous avons découvert un texte inspirant qu'il me fait plaisir de vous partager. Il existe en différentes versions sur la toile qui parlent de brique mais celle que je vous livre est celle qui nous est parvenue.

Un jeune et talentueux homme d'affaires passait dans les rues d'un quartier, roulant un peu trop vite à bord de sa nouvelle Jaguar. Il observait tout de même prudemment les alentours afin d'éviter des enfants qui surgiraient d'entre deux voitures garées. Il semblait n'y avoir personne.

Mais un pavé vint fracasser la portière de sa Jaguar. Il freina et recula jusqu'à l'endroit d'où le pavé avait été lancé. Très fâché, il sauta de sa voiture, agrippa l'enfant qui se trouvait là et l'adossa contre une voiture stationnée en criant : "Qu'est-ce qui t'a pris et qui es-tu ? Tu vois ce que tu viens de faire ? C'est une voiture neuve et ce pavé que tu as lancé va me coûter très cher. Pourquoi as-tu fais ça ?"
Le jeune garçon se confondait en excuses. "S'il vous plaît, Monsieur, je suis désolé, mais je ne savais pas quoi faire d'autre." Il plaidait "J'ai lancé le pavé parce que personne ne s'arrêtait...!"

En pleurant, l'enfant pointa son doigt vers l'arrière d'une voiture stationnée. "C'est mon frère, dit-il. Il est tombé de sa chaise roulante et je ne peux pas le relever. Aidez-moi, s'il vous plaît, à le remettre dans sa chaise roulante. Il est trop lourd pour moi." Touché, le conducteur s'empressa d'aller relever le jeune handicapé et de le remettre dans sa chaise roulante. Il prit ensuite son mouchoir et épongea ses égratignures et coupures. Après un examen rapide, il vit que tout était en ordre. "Merci et que Dieu vous bénisse" dit l'enfant reconnaissant.

Trop ému pour dire quoi que ce soit, le jeune homme regarda simplement le petit pousser la chaise de son frère sur le trottoir jusqu'au bout de la rue. Il retourna lentement à sa Jaguar. Les dommages étaient très apparents mais il ne fit jamais réparer la portière abîmée. Il la garda ainsi afin de se souvenir de ce message : Ne passez pas votre vie à si grande vitesse que quelqu'un doive vous lancer un pavé afin d'attirer votre attention !

Je ne sais pas pourquoi la dernière phrase a été amputée car elle donne vraiment à réfléchir. 

Dieu murmure à nos âmes et parle à travers nos cœurs. Parfois, il nous arrive de ne pas avoir le temps d'écouter, aussi il doit nous lancer une brique. En avez-vous déjà reçu une...?

Pour les non croyants dont je fais partie, Dieu peut être tout simplement la vie. La vie est précieuse et fragile et terriblement courte. Mieux vaut donc rester à l'écoute que de passer sur terre en coup de vent.